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ECHANGE « Les « moyens du bord « ne suffiront pas » estime l’un des députés, reprenant des propos du ministre à l’occasion de cette réunion
Ils étaient quasiment au complet. Dix députés (Nupes) de Seine-Saint-Denis, sur les douze que compte le département, ont demandé au ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, vendredi à Bobigny, « des mesures d’urgence » face au recrutement insuffisant d’enseignants pour la prochaine rentrée scolaire, dans un département populaire déjà pénalisé par le non-remplacement des professeurs.
Lors d’une réunion à la préfecture, les parlementaires ont exprimé à Pap Ndiaye leurs inquiétudes sur le « caractère inédit » de la rentrée. « Le ministre (Pap Ndiaye) reconnaît que la rentrée de septembre se fera avec les moyens du bord. Problème, les moyens du bord ne suffiront pas », a déclaré à l’AFP Jérôme Legavre, député (POI) de la 12e circonscription.
« On bouche des trous avec des personnels qu’on trouve de ci, de là »
« Dans le premier degré au concours de recrutement des professeurs des écoles pour l’académie de Créteil, il y avait 2.165 postes à pourvoir. Il y a un peu plus de 900 professeurs des écoles qui ont été admis. Ça fait 1.200 qui manquent », a-t-il affirmé. Les députés demandent la tenue d’un concours exceptionnel ouvert à partir de la licence, et non du master 2 comme actuellement, afin d’élargir les possibilités de recrutement.
« Le ministre entend bien notre discours et sait qu’il y a beaucoup de choses qui ne vont pas » mais n’a donné « aucune réponse viable », a déclaré Fatiha Keloua-Hachi, députée (PS) de la 8e circonscription et auparavant professeure de lettres. Seule option pour pallier le manque d’effectifs : recourir aux contractuels. « On bouche des trous avec des personnels qu’on trouve de ci, de là », a-t-elle regretté.
« Un professeur devant chaque classe » à la rentrée
Les douze députés de Seine-Saint-Denis ont été élus sous l’étiquette de la Nupes. Les élus présents ont également soulevé « la situation particulièrement alarmante » du manque d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).
La Seine-Saint-Denis fait déjà face à un problème chronique de non-remplacement des professeurs. Ces absences font perdre à un élève l’équivalent d’une année de scolarité, selon la fédération de parents d’élèves FCPE 93. A l’échelle nationale, plus de 4.000 postes n’ont pas été pourvus cette année aux concours enseignants, traduisant des difficultés inédites notamment liées à une crise d’attractivité du métier. Le ministre Pap Ndiaye a toutefois réaffirmé qu’il y aurait « un professeur devant chaque classe » à la rentrée.