Les deux finalistes choisis mercredi par les députés conservateurs britanniques pour être départagés par les membres du parti présentent des positions divergentes dans plusieurs domaines-clés. Voici les points sur lesquels les deux candidats comptent faire la différence pour succéder au Premier ministre Boris Johnson.
Impôts
C’est pour l’heure le sujet qui divise le plus pendant la campagne. À cet égard Rishi Sunak, ministre des Finances depuis plus de deux ans avant de démissionner en début de mois, est perçu comme le candidat de la continuité.
Il entend maintenir les augmentations d’impôts récentes pour équilibrer les comptes après les dépenses et emprunts record pendant la pandémie.
Il fait de la lutte contre l’inflation, à un niveau inédit depuis 40 ans, sa priorité et a étrillé les « contes de fées » de ses concurrents de réduire la fiscalité, estimant que de telles baisses ne feraient qu’accentuer le problème. Il promet de baisser les impôts une fois l’inflation réduite.
Liz Truss a, quant à elle, promis de réduire la pression fiscale « dès le premier jour ».
Elle entend revenir sur une hausse récente des cotisations sociales, tout en voulant maintenir l’impôt sur les sociétés à un niveau « compétitif ».
Coût de la vie
À la tête du ministère des Finances, Rishi Sunak a déjà mis en œuvre un ensemble de mesures de soutien aux ménages face à la crise du coût de la vie la plus sévère depuis des décennies.
L’enveloppe de 15 millions de livres sterling présentée en mai est destinée aux familles aux revenus modestes, les trois quarts des fonds étant destinés aux bénéficiaires de prestations sociales.
Ses concurrents ont toutefois critiqué ces mesures comme étant insuffisantes.
Liz Truss a promis d’utiliser la croissance économique alimentée par les baisses d’impôts comme le principal levier face à la crise.
Brexit
Liz Truss, qui était pour le maintien dans l’Union européenne lors du référendum de 2016 avant de se convertir en défenseure zélée de la sortie de l’UE, conduit depuis décembre les négociations avec Bruxelles sur les points de friction.
Elle est l’une des architectes du projet de loi controversé du gouvernement Boris Johnson d’outrepasser les dispositions spécifiques à la province d’Irlande du Nord, en violation du droit international selon les Européens.
Rishi Sunak, qui a soutenu le Brexit en 2016, a exprimé son soutien au projet de loi controversé.
En tant que Chancelier, il a fait la promotion de « ports francs » comme un moyen de tirer parti du Brexit.
Immigration
Sous pression face à la multiplication des traversées de la Manche de migrants sur de petites embarcations, le gouvernement conservateur compte expulser vers le Rwanda les demandeurs d’asile arrivés illégalement sur le sol britannique.
Le projet hautement controversé, dont la mise en œuvre a été suspendue par la Cour européenne des droits de l’Homme, est soutenu par l’un comme l’autre des finalistes. Liz Truss l’a qualifié de « complètement moral ».
Défense
Rishi Sunak a refusé de définir des « objectifs arbitraires » sur les dépenses militaires dans le sillage de l’invasion russe en Ukraine.
Mais il voit les objectifs des pays membres de l’Otan de dépenser 2 % de PIB pour la Défense, « comme un plancher et non un plafond ».
Il plaide pour un relèvement du budget de la Défense à 2,5 % de PIB.
De son côté, Liz Truss s’est engagée à atteindre 3 % d’ici à 2030.
Climat
Rishi Sunak a promis de maintenir l’objectif gouvernemental de la neutralité carbone d’ici à 2050.
Il maintiendrait des « prélèvements verts » sur les factures d’énergie pour favoriser le développement des énergies renouvelables.
Liz Truss a promis de supprimer ces prélèvements, mais s’est engagée à maintenir l’objectif de 2050.
Avec AFP