Se promener, c’est bien. Se promener en découvrant des œuvres de street-art, c’est mieux ! C’est en tout cas possible dans la cité des Six Bourgeois, qui a accueilli pour la troisième fois le Calais Street Art Festival. L’occasion de partir à la découverte des nouvelles œuvres réalisées par les douze artistes, venus des quatre coins du monde, et qui se sont succédé cet été.
Notre tour commence à quelques pas de la plage, derrière la nouvelle digue, totalement rénovée il y un an. C’est là que l’Australien Smug a réalisé le portrait, très réaliste, d’un homme, un verre de whisky à la main. Pour Anje Lag, l’organisateur du festival, cette fresque a une symbolique forte : « On voit dans ses yeux que c’est un moment de prise de conscience. Le dégradé de couleurs pastel représente justement cet avenir meilleur, au moment où il pose son verre. » Allez, on continue notre promenade et on se dirige cette fois vers le parc Saint-Pierre dans le centre-ville.
C’est là que Kalouf a réalisé une fresque colorée, représentant un orang-outan en feu. « Ils sont en voie de disparition, il n’y en a presque plus en milieu naturel parce qu’on brûle les forêts. », explique le Lyonnais de 44 ans. Sur la façade opposée de l’immeuble, le Sud-Africain Mister_Copy a lui aussi signé une fresque engagée, celle d’un homme noir représenté en Hermès moderne. « Tout le monde peut être un dieu », voilà le message de l’artiste.
Art de rue, art de ruse
En remontant le boulevard Jacquard en direction du théâtre, datant de 1905, vous pourrez découvrir l’une des œuvres originales du couple Sweo et Nikita. C’est là que les Montpelliérains, qui participaient pour la deuxième fois au festival, ont imaginé cinq œuvres en trompe-l’œil, dont quatre situées à même le sol. Si la plupart d’entre elles se trouvent sur le boulevard La Fayette, celle du théâtre est plus spéciale encore puisqu’elle met en scène un canyon dans lequel se trouve un œuf de dragon.
Un dessin en anamorphose, qui donne l’impression de pouvoir se jeter dans le vide, mais surtout une jolie référence au Dragon de Calais, une créature articulée qui balade les visiteurs sur la digue depuis 2019. D’autres œuvres de cette troisième édition du Calais Street Art festival sont également à découvrir, bien qu’un peu plus excentrées du centre-ville.
Dans le quartier du Pont-du-Leu, deux fresques géantes sont à voir absolument. Celles de l’Ukrainien Palval et de la Russe Anna Conda. L’Ukrainien a fait le choix de représenter un héron, cet oiseau migrateur à la symbolique forte. « Le héron finit toujours par revenir chez lui. Aujourd’hui je vis comme un oiseau qui a migré en Bulgarie. Je vois le héron comme un reflet de ma vie actuelle. »
Où voir les œuvres
En centre-ville…
La plupart des œuvres de street-art réalisées lors de cette édition 2022 se trouvent en centre-ville, il est donc possible d’en voir une majorité en se promenant. C’est le cas des œuvres de Kalouf et Mister_Copy qui se trouvent au 52, avenue Wilson, en parallèle du parc Saint-Pierre. Si vous souhaitez voir les peintures en anamorphose de Sweo et Nikita, rendez-vous Place Albert, boulevard La Fayette et rue du Temple. Rue du Moulin-Brûlé, l’artiste Aspire a représenté un martin-pêcheur.
… et un peu plus loin
D’autres œuvres, plus excentrées, valent aussi le détour. Sur le boulevard Salengro se trouve la peinture colorée de Kaldéa. Dans le quartier du Pont-du-Leu, les œuvres de Palval et Anna Conda sont à quelques mètres l’une de l’autre, rue Henri-Lefèbvre. Aéro a signé un graff sur le parking d’Auchan Nation. Quant au portrait de Smug, il est situé derrière la digue Gaston-Berthe, rue Jacques Carré.