Selon le chef de l’Etat Macky Sall, « les menaces à la paix et à la stabilité résident également dans la crise économique profonde qui secoue le monde. Des millions de personnes n’arrivent plus à supporter le coût de la vie ; et d’autres basculent dans l’extrême pauvreté, sans espoir d’un lendemain meilleur. Ces circonstances exceptionnelles appellent des mesures exceptionnelles. Pour soutenir les ménages et les entreprises, nombre de pays développés sont, à juste titre, passé outre des règles jusque-là tabou en matière de limitation des subventions, de ratio d’endettement et de seuil du déficit budgétaire. »
Selon toujours le président en exercice de l’Union Africaine qui s’exprimait sur la question lors de la cérémonie d’ouverture du Forum International de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
« Dans la même logique de protection des ménages et des entreprises, nos pays ont également déployé des Plans de résilience économique et sociale. À titre d’exemple, pour son Plan de riposte sanitaire, économique et social dans le contexte de la pandémie, le Sénégal a dépensé plus de 2 milliards de dollars ; auxquels nous avons récemment ajouté d’autres mesures de soutien aux populations pour plus d’un milliard de dollars, comprenant notamment : des subventions au carburant, à l’électricité et au gaz; la renonciation par l’État à d’importantes recettes fiscales pour éviter la hausse des prix des produits de première nécessité ; la revalorisation des salaires des agents publics et des transferts financiers en appui à 543 000 familles », dira-t-il en donnant comme exemple le Sénégal qui a fait d’énormes efforts dans ce sens. « Mais pour des économies structurellement faibles et dépourvues de mécanismes financiers d’amortissement des chocs, les efforts internes restent insuffisants ; surtout que la situation s’est détériorée avec les graves menaces qui pèsent désormais sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, à cause de la pénurie d’engrais et du renchérissement considérable de ses prix.
C’est pourquoi, après l’émission des Droits de Tirage spéciaux en août 2021, l’Afrique continue de plaider pour la réallocation partielle de DTS de pays développés aux pays en développement éligibles, et la mise en œuvre de l’Initiative du G20 de suspension du service de la dette (ISSD). Je rappelle que les réallocations de DTS ne sont pas des dons, mais des prêts sous forme de liquide que des pays détenteurs de ces droits allouent volontairement aux pays qui en ont besoin. Ce dossier est aujourd’hui dans l’impasse. Quant à l’initiative du G20, il s’agit d’une suspension temporaire des paiements dus au titre du service de la dette publique bilatérale, afin de permettre aux pays bénéficiaires de consacrer les ressources initialement prévues pour payer le service de la dette au financement de dépenses de résilience sanitaire, économique et sociale… », a-t-il ajouté lors de son allocution à ce forum qui se tient du 24 au 25 octobre au CICAD.