Le meurtre de Lola a ému toute la France et une partie de la classe politique a pointé du doigt le statut de la principale suspecte, une Algérienne sous le coup d’une OQTF, qui se trouvait ainsi illégalement sur le territoire français. Dans une interview au journal le Monde, le ministre de l’Intérieur revient sur le sujet.
Dans le contexte de l’examen du projet de loi immigration, qui doit s’ouvrir dès le début de l’année 2023, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et Olivier Dussopt, ministre du Travail, ont répondu à une interview du Monde, parue ce mercredi 2 novembre.
Il faut dire que l’actualité a rouvert le débat sur l’immigration, depuis le meurtre effroyable de la petite Lola, 12 ans. La principale suspecte était sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) depuis le mois d’août et se trouvait donc illégalement sur le territoire au moment des faits.
Mieux compter les départs et faciliter l’insertion professionnelle
Plusieurs personnalités politiques, notamment de l’extrême droite ont dénoncé le laxisme du gouvernement. Dans les faits, peu des OQTF prononcées ne sont exécutées. Et pour améliorer ces chiffres, Gérald Darmanin entend « simplifier les procédures (…) pour exécuter beaucoup plus rapidement les mesures », dit-il au Monde.
Autre mesure envisagée par le ministre : « inscrire toutes les OQTF au fichier des personnes recherchées, le FPR ». Le but recherché selon Darmanin n’est pas de rétablir un délit de séjour irrégulier mais « de pouvoir constater que la personne repart », conséquence de quoi le gouvernement pourrait « compter tous les départs d’étrangers ».
Ce n’est pas la première fois que le ministre de l’Intérieur prend la parole sur la question depuis le meurtre de Lola. Fin octobre, il avait déclaré sur France Inter qu’il avait « un travail à faire pour rendre impossible la vie des OQTF en France ». Il a pris pour exemple qu' »aujourd’hui quelqu’un qui fait l’objet d’une OQTF peut encore avoir un logement social ».
Titre de séjour « métier en tension »
En parallèle, le ministre du Travail propose de créer un titre de séjour ‘métier en tension’ à définir, qui permettra au travailleur concerné de bénéficier d’une protection sociale adéquate.
« Ce titre de séjour spécifique sera là pour régulariser une situation parce qu’on démontre qu’on travaille dans un métier en tension. (…) L’objectif c’est bien que l’immigration économique reste une façon subsidiaire de répondre aux besoins », déclare Olivier Dussopt au Monde.
L’insertion professionnelle des travailleurs immigrés devrait être également assouplie et facilitée selon Olivier Dussopt, ministre du Travail, cité par l’AFP après l’entretien au Monde, puisque le taux de chômage de ces derniers reste particulièrement élevé.
En bref, Gérald Darmanin résume : « on doit désormais être méchants avec les méchants et gentils avec les gentils ».