Le Président Macky Sall, en sa qualité de président en exercice de l’Union Africaine, est porteur d’un plaidoyer fort pour que Sharm el Sheikh soit un tournant décisif pour l’Afrique, d’autant plus que le continent est à la croisée des chemins, dans un contexte de défis multidimensionnels. En effet, le président de la République plaide pour une transition énergétique juste et équitable, contrairement aux décisions unilatérales de la COP 26 tenue à Glasgow et visant l’arrêt des financements à l’étranger de sources d’énergie fossiles, y compris le gaz.
L’Afrique a de fortes attentes à la COP 27 qui se déroulera terre africaine. Cette COP doit produire des résultats ambitieux, basés sur les principes et les dispositions de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, qui reconnaît les circonstances particulières de l’Afrique, en termes de vulnérabilité climatique. Elle doit également prendre en compte les dispositions de l’Accord de Paris sur le climat, notamment celles relatives au financement, à l’adaptation et aux pertes et dommages.
1. Sur le financement
La COP27 doit déboucher sur des résultats financiers ambitieux, notamment sur la mobilisation des 100 milliards de dollars US promis par les pays développés. Elle doit aussi engendrer des progrès significatifs dans la définition du nouvel objectif de mobilisation collective de financement pour 2025.
2. Sur l’adaptation
Le dernier rapport du GIEC souligne la progression exponentielle des be¬soins de l’Afrique en matière d’adaptation. C’est pourquoi, l’Afrique attend de la COP27 un résultat ambitieux en matière d’adaptation. Ce résultat doit comporter, entre autres, une décision sur l’objectif mondial sur l’adaptation. Cette décision devrait permettre d’adopter un programme de travail pour évaluer les progrès vers la réalisation de l’objectif mondial sur l’adaptation et sur un appel à doubler le financement de l’adaptation et à assurer la transparence dans la mise à disposition et le suivi de financements alloués aux pays en développement.
3. Sur la transition juste et la mise en œuvre des CDN
L’Afrique veut promouvoir un développement durable et résilient au changement climatique. Pour ce faire, elle a besoin d’un soutien pour éviter les modèles de développement à forte intensité carbone. Le soutien financier est donc nécessaire pour promouvoir une transition juste vers une trajec¬toire de développement sobre en carbone tout en évitant l’endettement que pourrait accroitre la crise climatique. La COP27 doit garantir des engage¬ments et des investissements significatifs pour les énergies renouvelables et soutenir les dimensions sociales et d’équité qu’exige la transition juste.
4. Sur le financement des pertes et dommages
Le continent africain subit actuellement les conséquences désastreuses des changements climatiques. Les pertes et dommages qui en résultent doivent être pris en charge de façon adéquate, conformément au principe de la responsabilité commune mais différenciée. Le dialogue de Glasgow sur les pertes et dommages doit être encadré pour aboutir à la création d’un mécanisme de gestion des pertes et dommages à la COP27.
5. Sur la reconnaissance des besoins spécifiques et des circonstances particulières de l’Afrique
Des consultations ont été conduites par la présidence de la COP26 à Glas¬gow sur cette question. Ces consultations n’ont pas abouti à faire figurer les besoins spécifiques et les circonstances particulières de l’Afrique dans le Pacte de Glasgow.
C’est pourquoi les négociateurs africains travaillent avec la présidence de la COP26 et la future présidence de la COP27 pour parvenir à une décision qui permettra d’examiner les besoins spécifiques et les circonstances particulières des pays africains dans le cadre de l’Accord de Paris, conformément aux décisions pertinentes et antérieures adoptées par la COP.