L’accès à l’énergie reste un défi majeur pour l’ensemble des pays membres de l’UEMOA. Selon des statistiques, seuls 47 % des populations ont accès à l’énergie. Un chiffre qui baisse dans les zones rurales à 17%.
Dans sa volonté de satisfaire la demande, l’UEMOA a adopté la décision n°10/2022/CM/UEMOA portant Stratégie de développement de pôles énergétiques (SDPE) dans l’espace. Une solution qui va renforcer l’intégration énergétique des États membres. Cette stratégie est établie à l’horizon 2033.
Le développement des pôles énergétiques a été mis en place après des prévisions établies sur la demande d’ici 2033. Cette demande est estimée à 69 299 GWh, au moment où la “puissance installée est de 25 219 MW” d’après Lansana Ouedraogo, Directeur de l’Énergie et des Mines de la Commission de l’UEMOA.
C’est ainsi qu’il a été élaboré un tableau faisant la synthèse des ressources énergétiques dans l’ensemble des États membres de l’Union. En fonction de critères établis, trois pôles ont été dégagés. Il s’agit du “Pôle énergétique Côte d’Ivoire s’appuyant sur les ressources hydrauliques, gazières, solaires et en biomasse, dont sont dotés les pays de la zone d’influence qui comprend la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Togo ; le Pôle énergétique Niger organisé autour des ressources pétrolières, gazières, minières (charbon) et solaires dont regorgent les pays de la zone d’influence comprenant le Niger, le Bénin, le Burkina Faso et le Togo ; et le Pôle énergétique Sénégal ayant recours essentiellement aux ressources gazières, hydrauliques et solaires, dont la zone d’influence comprend le Sénégal, la Guinée-Bissau, le Mali et les pays voisins non membres de l’UEMOA”, a expliqué Lansana Ouedraogo.
Chacun de ces pays a un potentiel énergétique divers. Pour le Niger, le potentiel énergétique d’origine fossile et autres est composé de l’uranium (réserves prouvées : 450 000 tonnes, du charbon minéral (90 millions de tonnes), du pétrole (1,18 milliard de barils en place) et du gaz naturel (18,6 milliards de m³). La Côte d’Ivoire détient des champs gaziers pour un potentiel de 176 Mpc/j en 2018, soit 1819 Mm3/an. Importante découverte en 2021 de pétrole et de gaz. Le potentiel est estimé de manière préliminaire à 1,5 à 2 milliards de barils de pétrole brut, d’une part, et d’autre part à environ 2 400-3 300 milliards de pieds cubes de gaz associé. Le Sénégal détient un potentiel considérable, avec des gisements en mer de 2,7 milliards de barils de pétrole et 700 milliards de m3 de gaz.
Dans un contexte de transition énergétique, le directeur de l’Énergie et des Mines de la Commission de l’UEMOA considère qu’il faut une adaptation de cette transition aux réalités de nos pays. “Toute l’Afrique ne participe qu’à hauteur de 4 % dans la pollution du monde, au moment où plus de 50 % des populations n’ont pas accès à l’énergie, alors que nous avons le potentiel. Je ne vois pas pourquoi on devrait limiter notre production”.
Allant plus loin, Lansana Ouédraogo a donné l’exemple de l’Allemagne qui “vient de construire sa 11e centrale à charbon”, alors que ce fossile est réputé polluant. D’après ses explications, des méthodes particulières d’exploitation des ressources polluantes seront appliquées.
Par ailleurs, le directeur de l’Énergie est revenu sur l’arrêt des financements des lampadaires solaires. “Il a été remarqué, par exemple, que les batteries commandées par les États n’étaient pas assez résistantes. C’est pourquoi l’Union privilégie le financement des centrales solaires”.