Le Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, a appelé la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) à poursuivre ses réformes en mettant l’accent sur la modernisation du cadre de la politique monétaire.
‘’La Banque doit poursuivre ses ambitieux chantiers de réformes en mettant l’accent sur les efforts de modernisation du cadre de la politique monétaire’’, a-t-il notamment déclaré.
Il intervenait jeudi à Diamniadio lors d’un symposium organisé dans le cadre du 60e anniversaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la BECEAO.
Amadou Ba a ainsi souligné la nécessité pour la Banque centrale de s’inspirer de l’expérience internationale des politiques innovantes qui ont fait leur preuve dans la lutte contre l’inflation.
‘’Pour la Bceao dont le mandat reste essentiellement lié au maintien de la stabilité économique, ce défi fondamental doit être relevé’’, a-t-il insisté.
Il a, dans le même temps, invité les gouvernants à davantage œuvrer à l’élargissement et la diversification des bases de production de tous les secteurs, estimant que le financement de l’économie constituait encore une préoccupation majeure.
Le Premier ministre sénégalais a évoqué l’impératif de concilier l’importance de la stabilité macro-économique au maintien des dépenses sociales essentielles.
Pour favoriser un financement adéquat de nos économies et renforcer la crédibilité de notre monnaie commune, il est important de renforcer la coordination entre les politiques budgétaire et monétaire communes, a laissé entendre Amadou Ba non sans rappeler que la soutenabilité budgétaire exigeait une capacité de réaction commune aux chocs.
Il a par ailleurs signalé que la BCEAO pourrait contribuer à identifier les risques financiers liés au climat.
‘’Elle doit veiller à la prise en compte de ces risques de manière adéquate en agissant en tant que catalyseur pour la transition verte du système financier. De ce fait, elle pourrait soutenir la politique climatique sans courir le risque de dépasser le cadre de son mandat’’, a-t-il souligné.
Il a ajouté : ‘’La diversification des sources de financement constitue une piste à explorer. Dans ce cadre, la finance islamique offre des opportunités importantes pour répondre aux besoins financement des Etats’’.
M. Ba a fait remarquer que les perspectives économiques s’annonçaient sous de bons offices pour les Etats membres de l’Uemoa dont certains, prévoient des taux de croissance à deux chiffres dans un futur proche.
‘’Le maintien de cet élan est indispensable dans un environnement où, la demande sociale est forte avec une frange encore plus importante de nos concitoyens dont le relèvement du niveau de vie reste une priorité’’, a-t-il dit.
Aussi, a-t-il préconisé l’intensification des initiatives privées en vue de moderniser l’agriculture, améliorer l’offre énergétique, relever le niveau d’éducation et promouvoir l’emploi des jeunes.
Selon lui, le renforcement du cadre de gestion des finances publiques et l’amélioration du climat des affaires constituent des chantiers importants pour une mobilisation accrue des ressources internes et une participation plus importante du secteur privé dans le financement des projets prioritaires.
‘’Nos ambitions d’émergence ne pourront être réalisées si une frange encore importante de nos populations reste en dehors des circuits financiers’’ a relevé Amadou Bâ.
‘’Nous devons nous approprier les solutions innovantes pour permettre à nos concitoyens et concitoyennes de tirer profit de cette révolution. J’encourage la Banque centrale à poursuivre ses travaux dans ce domaine’’ a-t-il encore dit.
Le Premier ministre du Sénégal a de nouveau appelé à la consolidation des fondements économiques de l’UEMOA et salué l’option de la BCEAO d’accompagner les politiques économiques des Etats-membres face aux chocs comme la pandémie de Covid-19.
