La dynamique mondiale en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique et de la neutralité carbone, est une priorité inscrite au cœur des agendas politiques et de la société civile. La tenue de la COP27 à Charm El-Cheikh, en Égypte, du 6 au 18 novembre, qui a réuni plus de 100 chefs d’État et de gouvernement, illustre l’importance de cet enjeu dans les prochaines années. Pour faire face aux défis environnementaux auxquels nous faisons face, les Technologies de l’information et de la communication (TIC) semblent apporter des solutions prometteuses.
La technologie, l’alliée incontournable du développement durable
Le numérique est critiqué pour son impact environnemental grandissant, estimé à 4 % des émissions mondiales de carbone. En effet, l’économie numérique, en plein essor, crée davantage de trafic sur les réseaux à large bande, avec une augmentation de 30 à 50 % chaque année. Pourtant, il est à noter que le numérique est créateur d’innovations capables de réduire ces émissions de manière considérable, en mesurant par exemple la consommation d’énergie pour mieux la piloter.
Pour avoir un impact et atténuer les effets du changement climatique, il est nécessaire d’identifier et de comprendre les éléments tangibles à modifier. La technologie est la clé : elle permet de mesurer et de modéliser de nombreux indicateurs nécessaires pour rendre notre monde plus durable. Les TIC constituent un outil puissant et indispensable pour relever le défi colossal de la transition écologique. Elles peuvent devenir un allié incontournable du développement durable. En effet, les nouvelles technologies, dont le Cloud, l’intelligence artificielle (IA) et le Big Data, démultiplient les possibilités d’évaluer et de modéliser les impacts du changement climatique.
Conscient du potentiel offert par les TIC, Orange a lancé un programme intitulé « Codons pour la planète », à l’occasion de la COP26 l’année dernière et a réitéré le programme cette année pour la COP27. De nombreux jeunes ont ainsi pu être formés au code et aux algorithmes, avec une application concrète en modélisant les impacts du changement climatique.
Utilisées à bon escient et au service d’une transition écologique et sociale, les TIC sont porteuses de solutions et d’opportunités pour réduire les émissions de CO2. Les outils technologiques doivent désormais être perçus comme des outils puissants de transformation des sociétés et économies africaines. Le Programme « Connect 2030 » pour le développement des télécommunications de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) met précisément l’accent sur la manière dont les avancées techniques des dix prochaines années contribueront à atteindre plus rapidement les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies.
Essentielles au développement socio-économique de l’Afrique car porteuses de nombreuses opportunités, les TIC sont en mesure de réduire les émissions de CO2 en proposant de nouveaux modèles et modes de consommation, plus durables, et en renforçant l’accès des pays africains aux sources d’énergies propres notamment.
Créer des synergies entre technologie et transition écologique
La transition écologique et le numérique peuvent être appréhendés comme de véritables partenaires pour construire le monde durable de demain. La transition écologique sans le progrès numérique est impossible, bien au contraire, la transition écologique peut être accélérée grâce aux opportunités que représentent les TIC.
Dans l’AgriTech, le numérique accélère considérablement la transition vers un monde plus durable. Désormais, les machines agricoles équipées de capteurs peuvent se déplacer dans les champs de manière quasi autonome. Le tracé précis de la trajectoire de ces appareils agricoles peut ainsi réduire la consommation de carburant de 17% et réduire jusqu’à 80% l’utilisation des pesticides.
En Afrique, face à l’impératif climatique et aux difficultés d’accès à l’énergie, Huawei Northern Africa a par exemple déployé une solution innovante, RuralStar Pro, dans plus de 10 pays et a ainsi permis à plus de 4,5 millions de personnes d’avoir accès à la connexion grâce à des panneaux solaires hors-réseau.
Un récent rapport de la Global e-sustainability Initiative estime d’ailleurs en effet que les TIC pourraient permettre d’économiser de l’énergie et de réduire les émissions de carbone de 20% d’ici 2030. D’une part, à travers l’intégration des TIC dans les processus de dématérialisation et de décarbonisation de l’économie (on parle alors de green IT) et, d’autre part, à travers leur participation aux processus même d’innovation « verte » (on parle ici d’IT for green).
Les domaines d’application de ces TIC vertes (transport, mobilité, énergie, gestion des eaux, urbanisme, santé, éducation, sécurité et protection des citoyens, etc.) sont ainsi aujourd’hui presque sans limites. On pense ici, de manière non exhaustive, aux réseaux sans fil, au contrôle de l’éclairage public intelligent, aux smart grids (réseaux intelligents), à la télémédecine, à l’open data, aux capteurs intelligents, etc. La 5G, l’IA ou encore l’analyse des données améliorent les processus industriels de manière à réduire la consommation d’énergie et à diminuer les émissions de carbone.
Les TIC apportent indéniablement des solutions pour rendre les industries plus vertes. Grâce à leur diffusion dans tous les secteurs de l’économie et de production, les TIC semblent donc représenter le maillon et l’outil essentiel pour bâtir un monde plus durable pour les prochaines générations.
M Diouf
Journaliste