La commune de Porokhane rencontre d’énormes difficultés liées notamment, à son enclavement par rapport aux villages qui l’entourent. Le maire lance un cri du cœur pour la construction d’un mini pont et de digues anti-sel, afin de réaliser des cultures en riz et en maraîchage. « Bes Bi ».
La commune de Porokhane est située à l’Ouest du pays. Elle fait partie de l’arrondissement de Paoskoto. C’est en 1972 que Serigne Moustapha Bassirou, soucieux d’ajouter à cette localité essentiellement spirituelle, un cachet économique, y réalisa une vaste exploitation agricole découpée en blocs de plusieurs hectares délimités par des brise-vent. Comme dans tout le bassin arachidier, dans la commune de Porokhane, on cultive l’arachide, le mil, le sorgho, le maïs, mais aussi du riz pluvial.
Pour le maire de la commune, Alassane Mbaye, Porokhane pourrait rendre le département autosuffisant en riz. Il indique la voie : «Il faudra essayer de la désaliniser afin de pouvoir cultiver le riz, des légumes et avec les digues anti-sel, Porokhane pourrait nourrir en riz tout le département de Nioro.»
Porokhane, c’est une commune dont le budget pour le présent exercice, est de 331 millions FCfa. L’essentiel du budget provient des fonds de concours, de la Cel (Contribution économique locale) et des taxes que les populations paient. Il y a aussi le Magal qui procure des rentrées de fonds. Alassane Mbaye explique : « Ces ressources sont tirées de la publicité, du paiement des taxes sur les domaines d’occupation publique. Il s’y ajoute que cette année, nous avons construit et ouvert un nouveau foirail. C’est à ce niveau seulement que nous tirons des fonds pour le fonctionnement de la commune. Il y a aussi des partenaires qui nous accompagnent».
Dans cette collectivité territoriale composée essentiellement de wolofs et de peuls, les contraintes majeures du développement de la commune ont été presque réduites, grâce à l’appui des programmes du chef de l’Etat. Naguère pour rallier Porokhane, il n’y avait qu’une seule route, celle de Porokhane à Nioro. Mais maintenant, renseigne le maire, «grâce au Puma, beaucoup de villages sont désenclavés».
Le maire sollicite de l’Etat la construction d’un pont
Nonobstant ces efforts, il y a 7 villages qui sont coupés du reste de la commune. Si les habitants veulent venir à Porokhane, le chef-lieu de la commune éponyme, ils sont obligés de faire un détour jusqu’à Nioro et parcourir 7 kilomètres pour venir à Porokhane.
C’est une difficulté majeure que ces populations éprouvent. De temps en temps, ils forcent pour traverser avec leurs animaux. Ce qui cause souvent des pertes en vies humaines et des animaux.
«Nous lançons un appel à l’Etat d’aider à construire un pont. C’est un cri du cœur des populations, qui ne cessent de poser cette doléance. Mais, à ce jour, nous n’avons aucune possibilité. Au niveau de la commune, nous avions essayé de construire un petit pont mais les moyens n’ont pas suffi», a dit le maire.
L’autre difficulté des populations, c’est l’électrification rurale. En effet, en dépit des réalisations «substantielles» du Pudc et du Millénium challenge, il y a beaucoup de villages qui n’ont pas accès à l’électricité. D’ailleurs, pour les 61 villages que compte la commune, le maire sollicite pour des questions de sécurité, l’électrification des villages situés à la frontière avec la Gambie.