Le violoniste polonais Janusz Wawrowski a catégoriquement refusé de mettre son instrument, d’une valeur de 5 millions d’euros, dans la soute de l’avion.
MUSIQUE – Une fausse note intolérable pour un virtuose. Alors qu’il rentrait à Varsovie après un concert donné à Vilnius avec l’Orchestre symphonique national de Lituanie le 8 février dernier, le célèbre violoniste polonais Janusz Wawrowski a été obligé de laisser passer son avion et de rentrer en autocar…
La raison de cette mésaventure ? La compagnie aérienne polonaise LOT ne voulait pas le laisser prendre son Stradivarius d’une valeur de 5 millions d’euros en cabine avec lui, comme il le fait habituellement à chaque fois qu’il prend l’avion.
Ce jour-là, lorsque Janusz Wawrowski se présente au guichet d’embarquement de la compagnie aérienne, un employé lui indique en effet qu’il n’est pas question que son violon − qui appartient soit dit en passant à l’État polonais − soit considéré comme un bagage à main et qu’il sera placé dans la soute de l’avion. « On verra bien s’il sera endommagé dans la soute », lui aurait même effrontément dit l’employé, selon son récit sur Facebook.
Un employé « inexpérimenté »
Une décision incompréhensible pour Janusz Wawrowski qui proteste alors que son violon était aux normes de format autorisé pour les bagages en cabine. C’est par ailleurs une situation bien connue des musiciens professionnels. En général, les violoncellistes, qui ont un instrument trop gros pour être mis en cabine, achètent même un deuxième billet pour leur instrument.
Face à l’intolérance du personnel de la compagnie, le violoniste a donc décidé de rentrer chez lui en autocar, soit un voyage de 8 heures, payé de sa poche alors que la compagnie a refusé, dans un premier temps, de lui rembourser son billet d’avion.
Dans son message sur Facebook, Janusz Wawrowski invite ses confrères musiciens à décrire les mésaventures qu’ils ont pu vivre lorsqu’ils prennent l’avion afin de « montrer que de telles situations ne devraient pas se produire ». La compagnie, embarrassée par la médiatisation de l’affaire, s’est finalement excusée auprès du violoniste qui, assure-t-elle, verra ses billets d’avion et de bus remboursés. Elle s’excuse également du comportement inapproprié de son employé, qui était « inexpérimenté ».