L’auteur de ce graph s’est déjà fait connaître pour une représentation antisémite, sur ce même mur, en juin dernier.
Emmanuel Macron, le regard sévère, caricaturé en Adolf Hitler, avec en lieu et place de la moustache du Führer, ces chiffres : 49.3. Le graph, réalisé à l’entrée d’Avignon (Vaucluse), s’accompagne d’un message : « Non merci ». Signé Lekto, cette réalisation vise à dénoncer le recours à l’article 49.3 de la Constitution dans le cadre de la réforme des retraites.
Auteur d’une fresque jugée antisémite
Selon Le Dauphiné Libéré, l’artiste a pris soin de préciser, tout en bas de l’œuvre « Si jamais… peinture satyrique », référence aux poursuites engagées à son encontre depuis sa dernière oeuvre, en juin dernier, et qui doit être jugée en septembre prochain. Une oeuvre très prochainement effacée. « Sur demande du président du Grand Avignon et de la préfète de Vaucluse, les services du Grand Avignon ont été mobilisés pour faire enlever au plus vite la fresque. Elle sera effacée dans les meilleurs délais » indiquent au quotidien local les services de la communauté d’agglomération du Grand Avignon, propriétaire des lieux où se situe le graph.
Une représentation qui devrait faire réagir de la part de l’artiste, habitué des réalisations en lien avec l’actualité. En juin dernier, Lekto réalisait une fresque à l’origine d’une vive polémique. Dessinée sur un mur réservé aux grapheurs à l’entrée d’Avignon, elle représente Emmanuel Macron en marionnette, manipulée par le conseiller Jacques Attali.
Une fresque qui rappelle de nombreuses caricatures antisémites, essentiellement réalisés dans les années 30, et que la municipalité d’Avignon a refusé d’effacer au nom de la liberté d’expression, avant de céder sur demande du préfet du Vaucluse.
Un grapheur opposé aux restrictions anti-Covid
Le grapheur Letko, est un habitué des fresques en lien avec l’actualité, et s’est notamment distingué depuis le début de la pandémie de Covid-19. Parmi ses réalisations, une représentation du professeur marseillais Didier Raoult effectuant avec les mains le signe emblématique du rappeur marseillais Jul. Autre réalisation remarquée il y a trois mois, celle d’Olivier Véran, entouré de seringues, « ‘Immunizey’ @olivierveran aka le soldat du #bigpharma #quadrupledose #zeyo« , peut-on lire dans son post Instagram.
Toujours en lien avec le Covid, Letko partage son opposition aux restrictions mises en place au début de la pandémie avec ce graph réalisé en mars 2021.
Blanquer avec un bonnet d’âne
Le Covid n’est pas sa seule source d’inspiration. S’il représente tour-à-tour l’ancien footballeur Diego Maradona, Guy Roux, Derrick, ou encore le rappeur Luciano, la politique occupe une part importante de ses représentations.
Lors du scandale d’Ibiza, lorsque Jean-Michel Blanquer accorde une interview depuis ses vacances en Espagne pour dévoiler le protocole de rentrée scolaire deux jours avant, Lekto n’hésite pas à représenter le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer recouvert d’un bonnet d’âne dans une salle de classe. Autre représentation politique, celle de Francis Lalanne vêtu d’un gilet jaune et coiffé d’un casque gaulois, et baptisée « Lalannix contre l’Empire », érigeant le chanteur, gilet jaune, candidat battu aux législatives, en leader d’une foule révolutionnaire, qui apparait en fond.
Plusieurs fresques anti-police
Les récentes polémiques autour des blessures infligées par les forces de l’ordre en manifestation ont également inspiré Lekto, auteur d’une représentation de Gérald Darmanin muni d’un LBD, dont les yeux louchent. « N’ayez crainte, ils viseront les jambes », écrit Lekto.
Autre représentation des forces de l’ordre, davantage polémique. Elle représente la célèbre restauratrice Maïté en train de cuire un poulet vivant dans l’eau bouillante. En légende, Lekto ajoute « Menu du jour : « Sacrifice de poulet », en référence à la chanson du groupe de rap Ministère Amer qui avait fait polémique à sa sortie en 1997 et valu au groupe de nombreuses poursuites en justice de la part de syndicats de police et du ministre de l’Intérieur de l’époque.