« Pendant près de quatre siècles, la France a été gouvernée par des obsédés sexuels, souvent doublés de dépravés« . Dès l’introduction de Sexomonarchie (Michel Lafon, 2013), le journaliste Henri de Romèges annonce la couleur. Depuis les Valois au XVIe siècle jusqu’à Bonaparte, en passant par les Bourbons, le journaliste qualifie la monarchie française de « coït ininterrompu. Un bal d’adultères, de partouzards, de bisexuels, d’échangistes, de satyres, de violeurs, d’incestueux et de pédophiles » !
Henri IV, le roi aux soixante-dix liaisons
Le plus connu de ces « serial séducteurs » est Henri IV. Ses biographes lui prêtent environ soixante-dix liaisons, plus ou moins durables. Un chiffre très sous-estimé car le Vert Galant était probablement priapique. « A-t-on jamais vu pareil bordel ! » se serait écrié le chanoine italien Giovannini atterré par le comportement du roi. Et effectivement, il n’est pas regardant : nonnes, prostituées, filles de fermes, belles ou laides… Il les veut toutes. « Dès qu’il apercevait une frimousse qui lui plaisait, marquise ou ribaude, il descendait de cheval et la lutinait, à même le sol, contre un arbre, dans une étable… » raconte Henri de Romèges. Des frasques qui coûtèrent chers à la France puisque ce sympathique et joyeux monarque était aussi un homme très généreux avec ses conquêtes.
Louis XIV n’a rien à lui envier. Grand, bien bâti, un visage agréable, à la fois sportif et guitariste… Le « plus beau prince d’Europe » faisait tomber les dames comme des mouches. Outre les liaisons officielles, une quinzaine, il est difficile d’établir une comptabilité. Dès sa première expérience, à quatorze ans, le roi Soleil est gagné par la frénésie sexuelle. Même les amies de sa mère y passent. Et qu’importent les affaires de l’État, il est capable de laisser en plan ses conseillers parce qu’il est pris d’une soudaine envie de batifoler. A plus de soixante ans, il garde encore toute sa vigueur et honore avec régularité la marquise de Maintenon. Les mauvaises langues disent de lui que ses maîtresses lui auraient coûté autant que le château de Versailles.
Louis XV, obsédé, comme son père
Son fils, Louis XV, héritera de l’obsession de son père. Pourtant jusqu’à 24 ans, les femmes le laissent indifférent. Puis il rencontre Madame de Mailly, placée dans son lit par Richelieu, amant de cette dernière. C’est le déclencheur. Passant de la vertu à la débauche, le roi ne s’arrêtera plus jusqu’à sa mort, allant même jusqu’à constituer son propre bordel et se livrer à la pédophilie. « Avec Henri IV, c’est sans doute le plus grand fornicateur de l’histoire de France » estime Henri de Romèges.
Ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres. La fonction même de monarque pourrait expliquer ce déchaînement : l’ennui d’une vie à l’écart du monde, des charges trop lourdes pour des hommes malgré tout ordinaire, et puis les facilités du pouvoir : personne ne peut dire non à un roi. Dans l’entourage des monarques, le sexe a fini par devenir un loisir comme un autre. « Tout le monde couchait avec tout le monde » conclut l’auteur qui en tire une conséquence pour le moins insolite : compte tenu du nombre incalculable de bâtards issus de cette longue orgie, des millions de Français pourraient avoir quelques gouttes de sang bleu dans les veines !