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Le régime de transition au Burkina Faso a rendu hommage dimanche à Ouagadougou à l’ancien président révolutionnaire Thomas Sankara, assassiné lors d’un coup d’Etat le 15 octobre 1987, lors d’une sobre cérémonie marquant le 36e anniversaire de sa mort, a constaté un journaliste de l’AFP.
La cérémonie a eu lieu devant la grande statue de Thomas Sankara, érigée dans la capitale burkinabè en 2019, à l’endroit où l’ex-président a été assassiné et inhumé en février.
Le chef de la transition et capitaine Ibrahim Traoré – arrivé au pouvoir par un coup d’Etat il y a un an – a présidé la cérémonie, accompagné de plusieurs membres du gouvernement et de présidents d’institutions.
En treillis militaire et béret rouge, le capitaine Traoré a déposé une gerbe de fleurs au pied de la statue, après avoir présenté le décret adopté début octobre élevant Thomas Sankara au rang de « héros de la Nation ».
Le statut de « héros de la Nation » a été créé en juin 2022 pour honorer des personnes s’étant notamment distinguées par leur « bravoure exceptionnelle pour la défense d’une cause nationale », ou leurs « prouesses exceptionnelles et honorables pour la Nation, selon le gouvernement burkinabè.
Le capitaine Traoré a ensuite procédé à la pose d’une première pierre marquant le début de la construction d’un mausolée sur le même site, consacré au père de la révolution burkinabè et à ses douze autres compagnons tués avec lui.
Une journée d’hommage à Thomas Sankara sera « célébrée chaque 15 octobre à Ouagadougou », a déclaré le ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié.
En outre, l’ancien boulevard Charles de Gaulle, jouxtant le siège du mémorial, a été rebaptisé du nom de Thomas Sankara en guise de « reconnaissance », selon le vice-president du Comité international memorial Thomas Sankara (CIMTS), le colonel-major Daouda Traoré.
Arrivé au pouvoir par un putsch en août 1983, l’icône panafricaine a été tuée lors d’un coup d’Etat fomenté par son numéro deux, Blaise Compaoré.
Ce jour-là, Thomas Sankara était en réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR), qu’il avait créé, lorsqu’un commando de soldats putschistes est arrivé sur place et l’a abattu avec ses compagnons.
Après la mort de M. Sankara, Blaise Compaoré est resté au pouvoir jusqu’à une insurrection populaire qui a entraîné sa chute en 2014.
En avril 2022, le tribunal militaire de Ouagadougou a condamné M. Compaoré, qui vit en Côte d’Ivoire, par contumace à la prison à perpétuité pour son rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara.