Un résident noir ou hispanique de l’Etat de New York, qui inclut la mégapole éponyme, a deux fois moins de chance qu’un résident blanc d’être propriétaire de son logement en raison de discriminations raciales pour décrocher un prêt immobilier, a dénoncé mardi la justice new-yorkaise.
Dans l’Etat plutôt rural de New York — 20 millions d’habitants dont 8,5 millions à New York City dans l’extrême sud — « les foyers blancs ont 25% de probabilité supplémentaire d’être propriétaires de leurs domiciles que les foyers asiatiques et plus de deux fois plus de chance que les foyers noirs ou hispaniques », a souligné dans un communiqué la procureure générale de l’Etat Letitia James, l’équivalent d’une ministre régionale de la Justice.
Se fondant sur un vaste rapport préparé par ses services, Mme James, élue du Parti démocrate et magistrate afro-américaine, déplore que « l’accès inégal à un crédit abordable demeure systématique dans l’Etat » de New York, le quatrième des Etats-Unis et qui compte aussi la capitale régionale Albany et la ville septentrionale de Buffalo à la frontière canadienne.
Pour la patronne de la justice new-yorkaise, les « discriminations » raciales pour décrocher un prêt immobilier « alimentent ce qu’il reste de la ségrégation, ce qui conduit à des disparités entre propriétaires et creuse le fossé des inégalités de richesses en fonction de la race ».
Les services de Letitia James ont calculé également que le coût à long terme d’un crédit immobilier pour un New-Yorkais noir ou hispanique est bien plus élevé que pour un résident blanc de New York.
Les personnes afro-américaines ou latino-américaines « ont plus de probabilité de se voir imposer des taux d’intérêt plus élevés pour leurs prêts (…) et moins de chance de voir leurs crédits refinancés à un taux plus avantageux ».
Cela « ajoute un total de plus de 200 millions de dollars d’intérêts et de coûts tout au long des remboursements de crédits d’emprunteurs noirs et hispaniques », par rapport aux personnes blanches.
La ville de New York est une mosaïque multiculturelle unique mais les inégalités socio-économiques y sont abyssales et le coût du logement est l’un des plus élevés au monde. Mme James s’est engagée dans son communiqué à « combattre la discrimination au logement sous toutes ses formes » notamment en incitant par la loi des banques et des associations à soutenir des primo-accédants à la propriété.