75 ans après sa création, l’ONU appelle à une réforme face aux divisions croissantes en son sein. Cela paraît cependant impossible sans l’accord de ses membres permanents. L’institution semble condamnée à l’impuissance
Créée en 1945, l’Organisation des Nations Unies fête cette année ses 75 ans. Mais l’euphorie des débuts a laissé place au doute : l’ONU est-elle encore capable de remplir sa mission première, garantir la paix et la sécurité dans le monde ?
Rassemblant 193 pays, l’ONU chapeaute de nombreuses agences traitant des grands défis mondiaux, du climat à la santé. Mais son organe clef dans la résolution des conflits, le Conseil de Sécurité, semble paralysé. La faute au droit de veto de ses 5 membres permanents (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) qui bloque toute action concertée.
Un veto que la Russie n’hésite plus à utiliser pour défendre ses intérêts, empêchant toute sanction contre le régime Syrien ou l’invasion de l’Ukraine. Pékin suit le pas, formant avec Moscou un tandem rival des Occidentaux.
Dans ce climat de division croissante, une réforme du Conseil paraît indispensable. Mais impossible sans l’accord de ses membres permanents. L’ONU semble condamnée à l’impuissance.
Pourtant, elle reste le seul cadre permettant de rassembler toutes les nations face aux défis communs et de faire respecter le droit international. Son rôle est plus que jamais essentiel, à condition d’opérer sa mue. L’ONU parviendra-t-elle à se réinventer pour entrer pleinement dans le 21e siècle ? L’avenir de la gouvernance mondiale est en jeu.