Sur le plan culturel, les prélats insistent sur l’incompatibilité des unions entre personnes du même sexe avec les valeurs familiales et les normes sociales profondément ancrées en Afrique
Réunis en Symposium du 11 au 15 janvier dernier à Accra, au Ghana, les évêques des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar ont réitéré leur refus de procéder à des bénédictions pour les couples homosexuels. Cette position, annoncée lors d’une déclaration commune adoptée à l’issue de leur assemblée plénière, vient confirmer leur réaction initiale à la publication controversée du Vatican sur cette question en décembre dernier.
Présidé par le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque métropolitain de Kinshasa, le SECAM a donné l’occasion aux évêques du continent de synthétiser leur doctrine sur le sujet. Lors de son allocution conclusive, le cardinal Ambongo a rappelé que « la grande majorité des intervenants au SECAM s’accordent à ne pas envisager de bénir les couples homosexuels en Afrique ». Selon lui, une telle démarche « serait incompréhensible pour nos fidèles et porterait atteinte à nos valeurs sociales et culturelles profondément enracinées ».
Dans leur prise de position commune, les évêques mettent en avant plusieurs arguments doctrinaux et contextuels pour justifier leur refus. Tout d’abord, ils réaffirment leur attachement au magistère du pape et à l’enseignement traditionnel de l’Eglise, pour qui l’union conjugale ne peut exister qu’entre un homme et une femme. Ils soulignent ensuite que de nombreux passages bibliques, comme dans le Lévitique ou les épîtres pauliniennes, condamnent clairement les actes homosexuels.
Sur le plan culturel, les prélats insistent sur l’incompatibilité des unions entre personnes du même sexe avec les valeurs familiales et les normes sociales profondément ancrées en Afrique. Ils estiment par ailleurs que de telles bénédictions seraient source de « scandale » et de « trouble » au sein des communautés ecclésiales.
Au-delà de cette question précise, le SECAM a permis aux évêques de réaffirmer leur communion avec le Saint-Siège tout en soulignant la nécessité de prendre en compte le contexte socio-culturel africain dans l’interprétation du magistère