Emmanuel Macron qui « n’a pas de cap », Gérald Darmanin aux « pratiques indignes »… Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture du gouvernement de Gabriel Attal, a multiplié, au cours des années, les critiques acerbes contre la macronie.
L’ancienne ministre de la Justice sous la présidence de Nicolas Sarkozy et actuelle maire du 7e arrondissement de Paris, qui prônait un « projet de gouvernement » avec LR en juin dernier, n’a pas épargné ses nouveaux collègues. À commencer par son Premier ministre, Gabriel Attal, avec qui elle avait eu un échange tendu sur le plateau de TF1 en juin 2022 au soir du second tour des législatives.
« Le Premier ministre c’est un peu le chef de la majorité qui fait un peu campagne, qui convainc. Vous êtes contents là des résultats? », lui avait-elle lancé avec un grand sourire et une main sur l’avant-bras.
« Un parti de traitres »
Plus largement, c’est le parti présidentiel qui a été la cible de la femme politique de droite. En juin 2021, elle avait qualifié sur France inter La République en Marche, désormais Renaissance, de « parti de traîtres de gauche et de traîtres de droite, qui n’est rien sans Emmanuel Macron ».
Même discours sur le plateau de LCI: « Macron, il n’y a pas de cap, pas de direction, pas de projets. Il est dans le débauchage, à gauche, à droite, on a vu le résultat! »
Rachida Dati avait également été très critique envers la gestion de la crise sanitaire du gouvernement de l’époque. « Cette crise sanitaire a été mal gérée dès le départ », avait-elle assuré en octobre 2020 sur Franceinfo. Elle en avait profité pour attaquer la politique économique du gouvernement, celle de Bruno Le Maire, son nouveau collègue du côté de Bercy.
« Vous avez vu le montant des dettes? On attend la présidentielle pour présenter la facture? C’est irresponsable! »
Quelques jours après son échange avec Gabriel Attal en juin 2022, la personnalité de droite avait tancé les députés Renaissance, « des canards sans tête ». « En Marche à l’Assemblée nationale, ça va être des canards sans tête et les autres, des têtes brûlées. Et nous (Les Républicains, NDLR), on a la tête sur les épaules », avait-elle affirmé sur BFMTV.
Il n’était, à l’époque, pas question de tendre la main à la majorité présidentielle. Un rapprochement devenu plus probable en juin dernier sur France 2. Interrogée sur une alliance entre la macronie et les Républicains, elle avait répondu: « Une alliance, ça ne veut rien dire. Il faut un projet de gouvernement. » Avant d’ajouter: « On a un projet sur la table, on peut en discuter. »
Darmanin pris pour cible
Après la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture, une réaction va être scrutée de près: celle de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur, reconduit place Beauvau, a été plusieurs fois la cible de Rachida Dati.
En juillet 2020, elle avait réagi à son arrivée à l’Intérieur, alors que Gérald Darmanin était visé par une plainte pour viol. « Il y a des pratiques et des comportements qu’on ne peut plus accepter de la part d’hommes de pouvoir, quel que soit le milieu ou le secteur », avait-elle déclaré sur France info, dénonçant des « pratiques indignes ».
Quelques mois plus tard, elle s’était exprimée sur sa politique. « Le problème de Gérald Darmanin c’est qu’il n’a pas de vision ni d’action pour la sécurité », avait-elle fustigé en septembre 2020 sur BFMTV.
En pleine mobilisation sociale contre la proposition controversée de loi sur la sécurité globale, Rachida Dati avait confié au Parisien: « Ce gouvernement, c’est l’amateurisme juridique et politique. » Concernant Gérald Darmanin spécifiquement, elle avait ajouté: « La politique de Gérald Darmanin se résume à faire des tweets en disant que les casseurs sont des ‘méchants’! »