CRISE LIBYENNE : L’INFLUENCE DES PUISSANCES EXTÉRIEURES DANS LA DÉMISSION DE BATHILY

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Portrait d'Abdoulaye BATHILY - Envoyé spécial de l'ONU à Madagascar © Malick MBOW
Portrait d’Abdoulaye BATHILY – Envoyé spécial de l’ONU à Madagascar © Malick MBOW

Abdoulaye Bathily jette l’éponge, exprimant son désarroi face aux agissements des dirigeants libyens. Mais pour Jalel Harchaoui, ce départ révèle surtout la mainmise de pays tiers sur le dossier libyen

Publication 21/04/2024

(SenePlus) – La démission mardi 16 avril dernier d’Abdoulaye Bathily de la tête de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) marque la fin de mandat de l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye. C’est la huitième démission à ce poste depuis 2011, révélant une instabilité qui interroge, selon Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye au Royal United Service Institute de Londres, interrogé par RFI.

Pour le chercheur, le message de M. Bathily visant des dirigeants libyens plaçant « leurs intérêts personnels au-dessus des besoins du pays » ne fait pas sens car « si les acteurs étaient motivés de manière constructive vers le bien collectif des Libyens, on n’aurait pas besoin d’une mission de l’ONU ». Selon lui, la vraie raison de cette démission est « l’installation en tant que députée, vice-envoyée spéciale, parachutée par les États-Unis, d’une diplomate américaine, Stéphanie Koury ». Les États-Unis sont ainsi « parvenus à remplacer un personnage par un diplomate américain qui leur convient beaucoup mieux ».

Interrogé sur la difficulté des Nations unies à peser sur les dirigeants libyens, M. Harchaoui pointe du doigt le rôle de certains États membres comme l’Égypte qui, de manière « presque unilatérale », a « mis des bâtons dans les roues d’Abdoulaye Bathily depuis qu’il est arrivé en septembre 2022 ». L’Égypte souhaitait selon lui « instrumentaliser cette notion d’élection pour essayer de renverser le gouvernement actuel d’Abdelhamid Dbeibah à Tripoli », sans élections crédibles.

Pour sortir de l’impasse, le chercheur estime qu’il faut décider « surtout dans le contexte de la crise de Gaza » si on « frustre l’Égypte » ou « considère que la crise libyenne n’est pas très importante ». Une réflexion philosophique qui engage la responsabilité des grandes démocraties, conclut ce spécialiste de renom.

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