LE CRI DU CŒUR DE ZULU MBAYE

Date:

Zulu MBAYE© Malick MBOW

Mouhamadou « Zulu » Mbaye, artiste plasticien, président des Artistes plasticiens du Village des Arts de Dakar (AAVAD) fait remarquer que le report de la Biennale de Dakar va occasionner de lourdes dépenses pour les acteurs

Lamine DIEDHIOU  |   Publication 29/04/2024

Mouhamadou « Zulu » Mbaye, artiste plasticien, président des Artistes plasticiens du Village des Arts de Dakar (AAVAD) fait remarquer que le report de la Biennale de Dakar va occasionner de lourdes dépenses pour les acteurs qui s’apprêtaient à prendre part à la fête de l’art, en termes de réservations de chambres hôtel, de billets d’avion, de paiement de fret pour acheminer les œuvres à Dakar. Il ne cautionne pas non plus la faible implication des artistes dans l’organisation de ce grand événement culturel. Aussi demande-t-il aux nouvelles autorités d’impliquer et de labéliser le Village des Arts, non sans manquer de livrer sa «part de vérité» sur le report de la Biennale.

« Il paraîtrait que les organisateurs n’étaient pas prêts tant au plan financier que matériel. N’étant pas membre du comité d’organisation et celui-ci ne nous ayant donné aucune information officielle, nous nous agrippons sur des « on-dit», ce qui est véritablement un handicap pour nous, acteurs culturels qui organisons les « OFF » Poursuivant ses récriminations, Mouhamadou « Zulu » Mbaye, artiste plasticien, président des Artistes plasticiens du Village des Arts de Dakar (AAVAD), souligne que « ce sont les artistes eux-mêmes qui prennent en charge l’organisation de leurs expositions. Celles-ci se déroulent dans les quartiers et dans certains espaces ». Et ces expositions se font « le plus souvent avec des pays étrangers (d’Afrique, d’Europe) et la plupart d’entre eux étaient fin prêts pour débarquer à Dakar ». Et de poursuivre pour ce qui est du report de la Biennale : « C’est une situation très préoccupante. Je dois dire pour ma part, en tant que président de l’AAVAD, que je fais partie des cinq artistes qui vont exposer leurs œuvres malgré tout au musée Bori Banna sur la route de l’aéroport de Yoff. Et un autre au village des Arts en collaboration avec nos collègues européens et africains. Cette exposition est intitulée « Transatlantique 1 ».

REVOIR LE STATUT DE LA BIENNALE

Le plasticien Zulu Mbaye n’en avoue pas moins qu’il était favorable au report de la Biennale, compte tenu des difficultés liées à l’organisation et au temps relativement court dont disposaient les nouvelles autorités. Rappelant que c’est la deuxième fois que cette manifestation culturelle est décalée (après le report consécutif à la crise sanitaire de Covid-19), Zulu Mbaye relève qu’il faut des moyens financiers conséquents pour la tenue de cette rencontre de l’art. Or, dira-t-il, « D’après les informations que nous détenons, il n’y a pas de transitaires, d’artistes. Une soixantaine venant de 20 pays ne bénéficie pas d’assureurs. Idem pour le Palais de justice qui accueille l’exposition internationale « In » dont l’État est organisateur. Et il ne faut pas oublier que la scénographie à elle seule pourrait prendre beaucoup de temps ». A l’en croire, « ce sont ces quatre principaux points qui font que l’organisation de la Biennale était impossible à date échue ». Et cela, en dépit du fait paradoxal que le comité d’organisation qui est sous la tutelle du ministère de la Culture avait deux ans pour préparer l’évènement. Et Zulu Mbaye de poursuivre : « On ne peut pas mettre cet état de fait sous le dos du nouveau régime. Peut-être que c’était l’objectif de ceux qui ont retardé la Biennale parce qu’ils avaient deux ans pour préparer l’organisation et donc ils n’ont pas d’excuses par rapport à cette situation. Il fallait reporter l’événement. Ce qui permettra aux artistes d’être dans une meilleure situation ».

LE VILLAGE DES ARTS, PARENT PAUVRE DE LA BIENNALE

Revenant sur le cas spécifique de son lieu de travail, Zulu Mbaye dira : « Pour le Village des Arts que je dirige, nous avons deux grandes expositions avec des pays comme l’Île de la Barbade dans les Caraïbes, le Nigéria et quelques pays européens et africains. Tous ces projets risquent de tomber à l’eau parce que les moyens financiers que nous attendons ne nous sont pas encore parvenus. Je pense qu’un pays comme le Sénégal, organisant l’un des événements le plus importants de l’agenda culturel africain, ne peut pas à chaque édition de la Biennale laisser en rade le Village des Arts qui est la vitrine Sénégalaise des arts plastiques. Le Village des Arts est à chaque fois royalement oublié et, pourtant, il regroupe les bonnes signatures de l’art contemporain Sénégalais ». Zulu Mbaye dira pour conclure : « J’invite le nouveau ministre de la Culture à examiner cette question. En impliquant et labélisant le Village des Arts. Les artistes doivent être impliqués dans leur domaine. Car ils sont au fait des choses artistiques. La Biennale doit avoir un statut autonome sous la direction d’une association ou d’une fondation. Car, comme on dit, Art et État ne font pas bon ménage ».

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

+ Populaires

Articles similaires
Related

Le logement sous toutes ses formes

5 mars 2018 Francis Rambert, directeur de l'institut français d'architecture...

Penser la ville par le paysage

https://www.youtube.com/watch?v=02cJmVd6oUE

LES MENSONGES ET LA HAINE DES OCCIDENTAUX MIS A NU

Par Cheikh Oumar TALL L’occident, particulièrement la France et les...

Burkina Faso : La devise « La patrie ou la mort, nous vaincrons » officiellement restaurée

Par: Harouna NEYA - Seneweb.com | 22 novembre, 2024  Burkina Faso : La devise...
Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit