Le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), a présenté les véritables maux des travailleurs des médias. Selon Bamba Kassé, c’est l’absence d’organe de régulation autonome et indépendant qui a favorisé l’anarchie constatée dans les médias, tant sur le plan des carrières que sur le plan commercial. Un frein sur l’amélioration de l’écosystème des médias.
Sur ce point précis, le désormais ex SG du Synpics remue la plaie de la presse. « Le plus gros manquement qu’a notre pays, est le refus de mettre en place un organe de régulation adapté au pouvoir élargi, au fonctionnement autonome et jouissant d’une indépendance de moyens », fait-il savoir.
Ainsi l’absence de cet organe de notre écosystème favorise, liste-t-il : l’existence de contenu indigne de notre population. Dans les médias sénégalais, on fait la publicité de produits dangereux, notamment de dépigmentation, on fait la promotion du charlatanisme dans nos radios et télévisions, des émissions entières sont consacrées à expliquer des rêves, on fait de la voyance à outrance, on vend des produits aphrodisiaques et les soigneurs traditionnels font le buzz.
Un véritable organe de régulation y aurait mis un terme depuis des siècles.
Parce qu’on ne dispose pas de cet organe de régulation au pouvoir élargi, on assiste impuissant à une sorte d’esclavage organisé et consolidé des jeunes journalistes et techniciens qui ne disposent ni de salaire décent, ni de couverture maladie, ni de plan de carrière et surtout qui sont laissés à la merci de la corruption institutionalisée grâce au phénomène des perdiums.
Cependant, il a aussi invité le président de la République et son gouvernement à veiller sur le droit à la publicité des organes. « Pour améliorer l’écosystème et le système de gouvernance des médias, notre pays ne dispose toujours pas d’une loi à l’accès à l’information pourtant programmé depuis 10 ans, d’une nouvelle loi sur la publicité, l’actuelle datant de plus de 40 ans et surtout le Sénégal refuse de se doter d’un mécanisme de contrôle effectif des entreprises de presse. Le manque de contrôle des entreprises contribue à violer un droit constitutionnel de millions de sénégalais celui de disposer d’informations plurielles utiles à travers les médias », conclut Bamba Kassé.