La messe solennelle du 136ème édition du pèlerinage marial de Popenguine a été célébrée par Mgr André Guèye, évêque de Thiès, sous le thème : « Avec Marie, notre Mère, marchons ensemble pour un Sénégal de justice et de Paix ».
Dans son homélie, l’évêque a rappelé aux fidèles qu’ils étaient tous « aux pieds de Marie », afin de « recueillir ses conseils et puiser de l’énergie spirituelle dans l’exemple de sa vie et grâce à sa prière, afin de dynamiser notre marche, ensemble, pour un Sénégal de justice et de paix ».
Il a invité les fidèles à invoquer « la Miséricorde de Dieu pour qu’il pardonne aux humains toutes paroles, toutes actions, tous comportements contraires à la justice et à la paix. Il a également convié les fidèles à faire fi de deux faiblesses humaines à savoir l’orgueil et l’égoïsme. Deux maux qui ont amené l’homme au péché et à la désobéissance à Dieu.
« Orgueil et égoïsme, qui ne cessent de guetter chacun et chacune d’entre nous », d’où son invite à semer autour de nous « la justice et la paix, en paroles, en actes, et plus profondément encore en éduquant notre cœur ou notre conscience, siège de nos intentions et mère de nos comportements, tout spécialement l’éducation des enfants et des jeunes ».
Les fidèles venus des quatre coins du Sénégal pour s’abreuver aux pieds de Marie écoutaient religieusement des paroles de M Guèye et tous les autres intervenants.
« Elle s’est tue dans le silence de l’abandon à la volonté de Dieu, c’est elle la nouvelle Eve qui nous apprend l’obéissance à cette volonté. Elle ne s’est pas laissée aller à la haine au contraire elle déploie son amour maternel. Témoin de tout ce qui s’est passé, elle a ressenti au plus profond d’elle-même la soif de son fils, j’ai soif, soif de justice et de paix et soif d’amour et de vérité ; elle a vu couler du côté ouvert de son fils, le sang et l’eau source de vie, d’amour, de paix, de justice et de miséricorde », enseigne Mgr Guèye.
Toujours sur le chemin des enseignements de Marie, des interrogations ont été posées par Mgr Guèye : « qu’est-ce la justice, qu’est-ce la paix ? Quel lien y a-t-il entre la justice et la paix ? À quoi ressemblent-elles dans notre pays ? Où va notre pays ? De quelle paix parlons-nous, si elle fait fi de la justice et de la vérité ? De quelle justice, si elle ignore la vérité et l’amour du prochain ? ».
A ses interrogations, il tente d’apporter des réponses. Il dit : « la justice véritable se fonde sur la vérité et doit produire la paix, l’amour, le pardon et la réconciliation et non, au contraire, engendrer la violence, la haine, la rancune, le désir de vengeance et encore moins la désinvolture et l’impunité. C’est bien une telle justice que le Christ nous demande de pratiquer, au-delà de celle des scribes et de pharisiens. C’est tout le chapitre 5 de st Matthieu : on vous a appris… eh bien moi je vous dis… Une justice qui concerne même et pour les purifier, les intentions les plus secrètes de notre cœur ! Voilà le chemin que le Christ nous indique », rappelle Mgr Guèye.
Il a ajouté : « Et Marie de murmurer au creux de nos oreilles, faites tout ce qu’il vous dit. Justice et paix ne sont pas des slogans, ni des principes purement théoriques ou abstraits ni des idéaux irréalisables, au contraire, ce sont nos attitudes, nos comportements, nos manières de faire, de parler, de voir, et d’être qui doivent les incarner. Les promouvoir est une œuvre sans fin, de longue haleine, pour laquelle, nous le savons, il faut de la patience, dans le double sens de durée et de souffrance ; il faut de l’humilité, et du courage, il faut surtout nous accepter les uns les autres, dans nos différences de toutes sortes et nous décider à aller dans la même direction ».
Une chose qui semble fondamentale pour l’évêque de Thiès, c’est le besoin « d’accepter de changer nos comportements et nos mentalités ».
« Un changement que nous appelons conversion, bien sûr avec la grâce de Dieu. Cette grâce que nous puisons abondamment dans les sacrements. Je souhaite que nous repartions d’ici, un peu convertis, avec des résolutions, des petites résolutions, mais concrètes et réalistes, à travailler pour plus de paix, entre nous et dans notre pays, pour plus justice dans nos pratiques et dans les responsabilités qui nous sont confiées, et je ne parle pas seulement de ceux et de celles qui ont la charge de la justice. D’autres résolutions consisteront, à coup sûr, à renoncer à tout ce qui pourrait fragiliser la paix et la justice et les mettre en péril, surtout par l’intermédiaire des réseaux sociaux ! », prêche le religieux qui a également insisté sur la promotion de la paix. A l’inverse, il a incité les uns et les autres à tourner le dos à la haine ou à la violence, à la calomnie.
« Un partage ou un transfert innocent et naïf d’une information, encore plus si elle est fausse, peut malheureusement faire éclater une bombe ! Marchons ensemble pour un Sénégal de justice et de paix : la 2ème lecture décrit des attitudes concrètes qui doivent rythmer cette marche, comme des conditions sine qua non, car bien souvent les obstacles qui se dressent sur le chemin de la justice et de la paix, relèvent de notre propre responsabilité. Laissons-nous instruire par Saint Paul. Nous pouvons comprendre ses exhortations de la sorte : nous pourrons progresser sur le chemin de la justice et de la paix », invite Mgr André Guèye dans son homélie.