Portée par un public tout acquis à sa cause, l’Algérienne Imane Khelif a survolé son combat contre la boxeuse thaïlandaise Suwannapheng Jan Jaem pour se qualifier en finale du tournoi olympique. Une belle revanche alors que l’Algérienne se voit enfermée depuis son premier combat dans une polémique sur son soi-disant « manque de féminité ».
Portée par un public survolté, l’Algérienne Imane Khelif a survolé son combat contre la boxeuse thaïlandaise Suwannapheng Jan Jaem pour se qualifier en finale du tournoi olympique. Une belle revanche alors que l’Algérienne se voit enfermée depuis son premier combat dans une polémique sur son soi-disant « manque de féminité ».
Les critiques glissent sur elle et ne semblent pas l’atteindre. Portée par une détermination sans faille, l’Algérienne Imane Khelif a fait un pas supplémentaire vers la médaille d’or du tournoi olympique de boxe, catégorie -66 kg. Elle a pu compter sur le soutien de ses fans, venus en masse soutenir leur boxeuse.
Changement de décor pour la boxe.
Après la victoire pour l’histoire de Novak Djokovic, le court central de Roland-Garros s’est transformée en arène d’un autre type pour offrir un écrin à sa hauteur à la boxe. Les directs ont remplacé les coups droits, les crochets ont pris la place des revers et l’uppercut a désormais l’impact d’un smash. Mais la victoire appartient toujours « au plus opiniâtre ».
Les quatre premiers combats ont servi d’amuse-bouche : ni les « USA ! USA ! » pour soutenir Omari Jones, ni les « Mexico ! Marco ! » qui ont emmené Marco-Alonso Alvarez en finale n’arrivaient à la cheville de ce qui s’est passé pour l’arrivée d’Imane Khelif.
Le peuple algérien, venu nombreux et avec de grands renforts de drapeaux, a explosé pour soutenir sa guerrière. La marée verte fait entendre sa voix avant même que la boxeuse soit annoncée par le speaker. Arrivant en boxant dans le vide, elle s’est faite accueillir pour un tonnerre de « Imane ! Imane !
En boxe, une défaite en demi-finale assure la médaille de bronze aux deux combattants défaits.
Victime de la guerre CIO – IBA
Pour ses deuxièmes Jeux olympiques, l’Algérienne vit un calvaire. Elle s’est retrouvée engluer dans une polémique après sa victoire en huitièmes de finale du tournoi par abandon de l’Italienne Angela Carini.
La victoire éclair a déclenché une levée de boucliers des conservateurs, avec en tête Donald Trump et la présidente italienne Georgie Meloni. Cette dernière a notamment affirmé que le combat n’avait « pas eu lieu sur un pied d’égalité ».
Imane Khelif, tout comme Taïwanaise Lin Yu-ting, ont été admises in extremis aux JO de Paris par le Comité international olympique, qui contexte leur suspension par l’IBA, la fédération international de boxe amateur, depuis des tests de genre réalisés aux Mondiaux-2022 à Istanbul et 2023 à New Delhi
« Nous parlons de boxe féminine. Nous avons deux boxeuses qui sont nées femmes, qui ont été élevées comme des femmes, qui sont désignées comme femmes sur leur passeport, et qui ont combattu pendant des années en tant que femmes et ceci est une définition claire d’une femme », a encore redit samedi le président du CIO, Thomas Bach.
La veille du combat, l’IBA a tenu une conférence de presse pour réaffirmer qu’Imane Khelif et sa compagnonne d’infortune taiwanaise étaient « des hommes ». Une guerre de positions qui trouve racine dans la relation acrimonieuse qu’entretiennent le CIO et l’IBA.
« Un combat pour ma dignité »
Cependant, au milieu de cette guerre, il y a deux femmes. Depuis le début de la polémique, Imane Khelif tente de faire front. Après son quart de finale remportée, elle a salué le public, qui la soutenait dans une belle unanimité, avant de se diriger en pleurs vers son coin.
Ce combat, « c’est pour ma dignité », a réagi Khelif, lors d’un point presse. « Cette médaille arrive après des années de travail (…) Cette médaille est pour le pays, pour tous les pays arabes. Vive l’Algérie ! », a déclaré la boxeuse, entourée d’une nuée de journalistes.
Son entraîneur Mohamed Chaoua a expliqué qu’elle vivait une période difficile malgré la diversité de ses soutiens, allant du président de l’Algérie au CIO en passant par d’anciennes boxeuses et le comité olympique algérien.
France24
