MANIFESTE BAKU-ARCHI ODAS OFF 07 NOVEMBRE 07 DECEMBRE 2024

Date:

Mohamadou DIA © Malick MBOW

Dakar est un chaos urbain. Il n’existe aucune politique d’organisation moderne pour structurer la ville en cohérence avec sa démographie et son mode de vie. La ville est dépourvue de planification stratégique et de projet esthétique censé lui rendre son âme en équilibre avec son histoire et les perspectives de son futur. Les architectes ont abdiqué, l’autorité publique manque de contrôle rigoureux, la population est laissée à elle-même. Dakar est devenue une ville d’une laideur monstrueuse. Elle est un patchwork mal ordonnancé. Les plus belles architectures tombent en ruine, elles sont remplacées par des immeubles qui poussent dans une folle anarchie.

Nous avons tous en mémoire la sublime architecture de la maternité de Dantec qui a été détruite sans aucune réaction manifeste des architectes et sans qu’une plainte ne soit déposée par l’Ordre. La nouvelle ville de Diamniadio est élaborée sans consultation des professionnels de l’architecture.

Et pourtant, Dakar a eu ses années de gloire, quand Senghor veillait au parallélisme asymétrique avec une lecture intelligente de l’architecture. Le Sénégal a eu une politique cohérente avec la construction de la Foire internationale de Dakar et un patrimoine bâti qui a enregistré plusieurs structures majeures. Mais à partir des années 1980, avec la fermeture de l’école d’architecture et un nouveau régime politique, l’État a raté sa mission de mettre de l’art dans les projets d’urbanisation. Après la fermeture de l’École de Dakar, les étudiants en architecture sont partis se former « Ailleurs ». Ensuite il y a eu le retour au Sénégal de certains « architectes » dont l’ensemble de la production a installé le désordre urbain.

Notre profession est aussi le reflet du désordre généralisé par les infiltrations de tous les côtés. Nous sommes submergés par des soi-disant architectes qui ne sont rien d’autre que de simples dessinateurs et des techniciens en bâtiment. Sortis de « pseudos » écoles d’architecture, ils profitent de l’ignorance d’une grande partie de la population et même des autorités quant au vrai rôle de l’architecte. Ce dernier est loin du cliché commun car il est le régulateur de la ville au plan urbain. Car une ville sans architecture est un corps sans âme.

Face à cette situation, l’état a ses responsabilités car il a formalisé le chaos en laissant prospérer un partenariat public privé (PPP) mal contrôlé. Aujourd’hui, le champ de l’architecture est devenu un simple marché. Or, avant d’être un marché qui est gagné par des cabinets, l’architecture est avant tout identitaire et culturelle.

Nous ne devons plus accepter qu’on nous impose un type d’architecture dans un environnement qui a une identité à préserver.

Nous devons élaborer une nouvelle politique de valorisation de l’architecture d’un point de vue culturel, artistique, esthétique et social.

Nous devons forger une identité culturelle de l’architecture, repartir sur de nouvelles bases pour voir comment habiter le monde.

Nous devons ré-enchanter Dakar.

Nous devons miser sur l’éducation et la formation des futurs architectes.

L’Ordre des architectes a une place majeure à jouer dans cette mission. Il doit être le socle de ce combat. Il ne peut se permettre d’échouer une seconde fois après avoir été invisible en tant que garant de l’ordre. L’œuvre architecturale est une propriété intellectuelle et nous devons mettre fin à certaines pratiques dans le milieu professionnel où quelques architectes se permettent de vendre leur âme, c’est-à-dire leur signature. Nous devons questionner la déontologie des architectes, pointer du doigt ce qui ne marche pas, faire un bilan des politiques et de nos missions, pour se projeter dans le futur en offrant à toutes les villes du Sénégal des perspectives meilleures dans le domaine architectural.

Ce manifeste est un appel aux nouveaux dirigeants du Sénégal pour une gestion vertueuse et intelligente des plans d’urbanisation de nos villes.

Ce manifeste est une belle occasion d’introduire l’exposition que l’Ordre des Architectes présente dans son siège.

Ce manifeste est l’occasion de lancer le Grand Prix de l’architecture de Dakar et de la Sous-région.

Ce manifeste invite les artistes à participer au Ndêp de l’architecture qui doit générer une nouvelle cité vertueuse et saine, mieux proportionnée et en adéquate ligne avec notre identité et notre histoire.

ACU@DAK (Architecture, Culture, Urbanisme @ Dakar) est une plateforme initiée par l’Ordre des Architectes du Sénégal, elle nous offre l’occasion pour la première fois, de réunir tous les corps de métier de l’acte de bâtir autour d’un seul thème « Apprendre à mieux se connaitre entre nous pour mieux servir notre population ».

L’ODAS offrira lors de la biennale de Dakar en OFF, une exposition majeure au mois novembre 2024 intitulée le BAKU.

Le Concept « BAKU » est un mouvement d’une architecture qui se veut empreint d’une identité architecturale culturelle, dont les références seront tirées sur la base de la rétrospective architecturale de notre patrimoine offensé détruit sans état d’âme.

SANDAGA « Le Soudanais », Maternité de l’hopital Aristide Le DANTEC, DAU, BRIERE DE L’ISLE et tant d’autres ouvrages historiques sont démolis et disparus du paysage urbain du Sénégal. Afin de conserver leurs images immémoriales, ODAS exposera des tableaux réalisés par des artistes hyper réalistes et d’autres qui nous permettront de crier fort, notre colère et de revendiquer nos droits. Cette exposition si l’intention s’offre à nous fera après la grande conférence prévue au mois de décembre 2024 par l’ODAS. Une tournée de sensibilisation interrégionale et internationale en partenariat avec des institutions comme le Patrimoine Bati, l’Unesco, AUA, UIA pour manquer l’importance qu’un pays doit maintenir son passé historique à travers ses œuvres classées.

Comme acteur culturel et historique en veille sur tous les ouvrages à conserver pour les générations à venir l’ODAS est le responsable moral pour la sauvegarde de ce passé riche architectural.

A titre d’exemple l’esquisse de Sandaga Le Soudanais artiste Mouhamadou DIA format 160X160 (Nombre de tableau au total 10)

  1. Malick Mbow, architecte DPLG-F

Au nom du Conseil de l’Ordre des Architectes du Sénégal

Commissaire chargé de l’exposition « BAKK ARCHI »

OFF Siege de l’Ordre des Architectes du Sénégal

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