Abdoulaye DIALLO « Le Berger de l’Ile » J’ai toujours parlé de lui comme l’architecte, constructeur d’idées, de rêves, à travers les arts, mais il est plus connu comme le Berger de l’île de Ngor.

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Abdoulaye Diallo le BERGER DE L’ILE© Malick MBOW
Abdoulaye Diallo
Ça fait déjà neuf ans depuis ma première rencontre avec Abdoulaye Diallo, accompagné par mon cher ami Keba Danso. Depuis lors, sa maison rouge, dans la petite plage sur l’île de Ngor, est devenue un arrêt obligatoire. Ce généreux artiste, écrivain, peintre, et en fin, créateur, laisserait tout pour nous accueillir chez lui, en faisant une promenade autour de ses œuvres, en exposition permanente, avec un discours qui inspire des rêves hors de toute notion de temporalité possible. J’ai toujours parlé de luis comme l’architecte, constructeur d’idées, de rêves, à travers les arts, mais il est plus connu comme le Berger de l’île de Ngor. Amoureux de cet île, après l’avoir découverte de son retour de Paris, il inviterait même faire une petite balade dans son bateau à des curieux et passionnés des arts qui passent le voir. C’est ainsi qu’il a souhaité la bienvenue à mes parents et chers amis quand ils sont venus me rendre visite lors de mon séjour de recherche à Dakar, pendant la Biennale de Dakar en 2016. La maison-atelier-penc ne fait que grandir, chaque jour, mois et année, pour s’ouvrir, encore plus, si possible, aux personnes passionnées des arts. En 2018, il participerait dans cette Biennale, en posant la question, à travers ses œuvres ‘Quelle humanité pour demain ? », un sujet qu’il continuerait dans l’édition suivante, sous le thème «Ĩ Ndaffa#», qui signifie « forger » en langue sérère.

Dans cet entretien, il revient vers ses origines, quand il a découvert, en octobre 1985, dans la carte de Dakar cette fille du volcan – comme il la décrit dans son livre -, celui des Mamelles. Il avait été invité à participer de l’étude de la restructuration et l’organisation du réseau téléphonique de la région de Dakar. Un coup de foudre qui deviendrait un endroit de création, de partage, de réflexion. L’ingénieur deviendrait peintre, à l’âge de 60 ans. Dans ses œuvres, on remarque une présence constante : la femme. Chaque peinture est au fait composé de neuf couches, en référence aux neuf mois de grossesse de la femme qui donnent naissance à une nouvelle vie. Parallèlement, il y a des scènes des rites des plusieurs cultures sénégalaises, ainsi que des leaders de l’Afrique, un devoir de mémoire, nécessaire pour aller à l’avant. Aujourd’hui, il est une figure incontournable du patrimoine culturel du Sénégal, une fabrique des rêves et champs du possible.

 

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