Marie-José Crespin (née le  au Dahomey et morte le ), est une magistrate sénégalaise. Elle fait partie en 1961 de la première promotion de quatre magistrats sénégalais et la première femme à occuper le poste de premier président de la Cour de cassation de Dakar et membre du Conseil constitutionnel. À sa retraite, elle devient créatrice de bijoux et initiatrice de l’exposition d’artiste Gorée « Regards sur Cours », pour la défense de l’authenticité de Gorée1,2,3.

Enfance et formations

Marie-José Crespin est née au Dahomey, actuel Bénin, le 27 juillet 19364,5,6. Son grand père et son père y étaient avocats. À leur retour au Sénégal en 1940, la famille s’installe à Dakar. Son père achète une maison à Gorée en 1950. Elle s’y installe en 1980. En 1961, à l’Indépendance du pays, elle fait partie de la première promotion de quatre magistrats du Sénégal, avec Ousmane Camara, El Hadji Diouf et André Gilbert5.

Carrière

Marie-José Crespin passe 41 ans dans la fonction publique sénégalaise en tant que magistrate. Au cours de cette carrière, elle occupe d’autres postes dont ceux de : membre de la cour suprême7, de juge d’instruction, de membre du Conseil constitutionnel. Elle a notamment travaillé pour la protection de l’enfance en danger. Elle est aussi la première femme à présider les assises dans les affaires criminelles au Sénégal5,8,9.

À sa retraite de la fonction publique en 2002, elle s’adonne pleinement à sa passion qui est la création de bijoux avec des perles anciennes10,11,12,6 qui ont donné lieu à de nombreuses expositions à travers le monde. Elle a présidé le comité de la Biennale des Arts de Dakar Dak’Art en 2002. Elle est également l’initiatrice de l’association des Amis de la Nature à Gorée et de l’association Regards sur Cours. Grande collectionneuse d’art africain ancien ou contemporain, elle a soutenu nombreux artistes, tels que le peintre de fixés sous verre, Gora Mbengue, qu’elle a accueilli dans sa maison et pour lequel elle a créé un « mini-musée » en son honneur. Elle a aussi aménagé dans sa maison une exposition permanente de gravures anciennes sur l’île de Gorée et l’esclavage, qui a servi de base à la réalisation de l’ouvrage « Trésors de l’iconographie du Sénégal colonial » publié en 2006 par son fils, Xavier Ricou, aux éditions Riveneuve.

Marie-José Crespin meurt sur l’île de Gorée, le , à l’âge de 88 ans13.

Marie José CRESPIN 2025© Malick MBOW

Triste nouvelle surtout s’il s’agit de la maman que le bon Dieu lui ouvre les portes de son paradis céleste et qu’elle se repose en paix brave Dame de la République. Les membres d’ACU@DAK s’associent ici sur cette plateforme, Xavier pour te présenter nos condoléances les plus attristées. ACU@DAK
UNE GRANDE DAME, UNE VIE ….
Je suis incapable de vous dire à quel moment m’est apparue cette gente dame, tant se confondent en moi , les singuliers souvenirs de nos rencontres. Toujours à son honneur, elle avait l’avantage de souvent me surprendre, non point seule, par cette élégance grisonnant et racée qui donne logis au fait de l’acquis d’une bonne éducation, mais plutôt par cette extrême simplicité qui l’accompagnait sans cesse et en toute circonstance, légitimant ainsi l’unanimité du respect que tous lui vouaient. Autant les dédales usés de la salle des pas perdus, que l’enceinte cloutée du chemin de fer de l’embarcadère de Gorée , ou le parvis bariolé de petites vendeuses de fleur et coquillage du marché Kermel , chacun à sa manière témoignait à la gracieuse Marie José l’admiration qu’il lui portait. Et moi, parmi les autres , je ne demeurai point en reste. Hormis le fait que je prétextai souvent un rendez vous culturel pour parler peinture, sculpture ou architecture, puisque je soupçonnais qu’en elle la magistrature était un grand devoir certes, mais l’Art plus qu’un compagnon se conjuguait telle une exaltation existentielle dont elle ne pouvait se passer. Ce dévouement passionné se vérifiait au jour le jour, à travers ses actions baptisées de bénévolat et ou le seul intérêt résidait dans le fait de fédérer les dakarois autour d’une idée, une pensée ou d’un lieu tel :
 » regard sur cour », sur cette île qu’elle aimait tant, au point de lui consacrer une vie. Gorée était Marie José, et Crespin était Gorée. Mais je ne saurai terminer ce petit hommage sans évoquer que la grande dame avait aussi de petites mains, aussi bénies que savantes. Des mains qui ramassaient patiemment les coquillages , ambrés , ou nacrés ou quelque fois solitaires, pour les assembler délicatement avec le pouvoir et la force de l’art afin de leur donner une identité, la même que celle qu’elle portait toujours à son cou, comme pour nous laisser un message vivant et exaltant : » Mes colliers sont comme le Sénégal, mon pays , et les coquillages qui l’assemblent aussi beaux et divers que le peuple métissé qui l’habite et dont je suis une fille…….
de Gorée. Savalo CISSE