Architecture comme Acte Régalien de Gouvernance. Auteur Emiliano HOUNOU, Architecte DPLG, Secrétaire Général de l’ONAT

Date:

 


Emiliano HOUNOU
Architecte DPLG, Secrétaire Général de l’ONAT et…
Publié le 26 janv. 2025
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Dans l’histoire des sociétés humaines, l’architecture n’a cessé de jouer un rôle fondamental, bien au-delà de la simple construction de refuges. Elle incarne l’expression d’une vision, la matérialisation d’une culture et la projection d’un avenir. De tout temps, les bâtisseurs ont cherché à répondre aux nécessités de l’espace tout en faisant œuvre de symbolisme et de pérennité. Mais aujourd’hui, dans un contexte où l’urbanisation se densifie et où les défis du développement durable se font plus pressants, la question de la place de l’architecture dans la gouvernance d’un pays prend une dimension nouvelle, notamment dans les pays en voie de développement. En particulier, l’idée de placer l’architecture sous une tutelle régalienne, c’est-à-dire directement supervisée par le pouvoir exécutif, soulève un ensemble de réflexions sur la manière dont l’urbanisme, l’architecture et le cadre de vie doivent être perçus et gérés comme des leviers stratégiques pour le progrès national.

L’Architecture et la Gouvernance : Une Relation Fondamentale
L’architecture, à travers l’aménagement du territoire, la construction des bâtiments et l’organisation de l’espace, est intrinsèquement liée à la manière dont une société se construit et se projette. En Afrique, comme ailleurs, l’urbanisme et l’architecture sont porteurs de sens, de valeurs culturelles et d’identité collective. Cependant, ces domaines sont souvent éclatés entre différents ministères sans véritable coordination, ce qui peut entraîner une fragmentation de l’action publique et des incohérences dans les projets urbains.

L’architecture, au-delà de sa dimension esthétique, est avant tout un acte de gouvernance. Elle relève de la responsabilité de l’État, car elle façonne non seulement l’environnement bâti, mais aussi les relations sociales, économiques et politiques au sein de la société. Une gestion centralisée de l’architecture, placée sous un ministère régalien, permettrait de renforcer cette fonction de gouvernance. L’État, en prenant la main sur la gestion du cadre de vie, ne se contente pas de réguler l’aménagement du territoire ; il définit, par le biais de l’architecture, les grands axes du développement, de la culture et du bien-être collectif.

Un Ministère Régalien du Cadre de Vie : Un Acte de Vision Stratégique
Placer l’architecture sous la tutelle directe de la présidence ou d’un ministère régalien ouvre la voie à une vision claire et cohérente du développement urbain. Cette centralisation permettrait de mieux coordonner les politiques publiques liées à l’urbanisme, au logement, à l’environnement et à la culture, en fonction des objectifs stratégiques du pays. En Afrique, où les défis liés à la croissance démographique, à l’urbanisation rapide et aux questions environnementales sont pressants, une telle réforme apparaîtrait comme un levier puissant pour orienter la société vers un modèle de ville durable et résiliente.

Un ministère régalien du cadre de vie pourrait offrir une vision intégrée, où la ville est conçue non seulement comme un ensemble d’infrastructures, mais aussi comme un espace où se construisent les valeurs de la société. Cela inclurait la gestion de l’espace public, la création de logements accessibles et durables, ainsi que la préservation du patrimoine culturel. De plus, cette structure permettrait de mieux articuler les politiques publiques en matière d’urbanisme avec les enjeux de la sécurité, de la santé publique et du développement durable.

Les Enjeux d’une Architecture Durable et Inclusive
L’un des grands défis actuels en Afrique est d’assurer un urbanisme qui soit à la fois durable et inclusif. L’urbanisation rapide des villes africaines pose la question de l’accès aux services de base, de la qualité des infrastructures et de la gestion des ressources naturelles. Un ministère régalien de l’architecture pourrait mettre en œuvre des politiques visant à répondre à ces défis. En effet, une gouvernance forte permettrait de mieux réguler la construction de logements, de garantir la qualité des matériaux utilisés, et de promouvoir l’utilisation de technologies écologiques, tout en répondant aux besoins de l’ensemble de la population, y compris les plus vulnérables.

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