L’État du Sénégal et la Banque mondiale ont signé, hier, quatre accords de financement d’un montant de 306 milliards de FCfa. Cette enveloppe est destinée au renforcement et à l’extension du réseau électrique de l’Omvs, à l’appui aux négociations des projets gaziers et de renforcement des capacités institutionnelles, au Projet pilote de système de bus rapides (Brt) et au développement du tourisme et des entreprises.
La Banque mondiale a octroyé une enveloppe de 306 milliards de FCfa destinée au financement du Projet de bus rapides sur voie réservée à Dakar (Brt), du Projet de développement du tourisme et des entreprises au Sénégal, du Projet d’appui aux négociations des projets gaziers et du renforcement des capacités institutionnelles et au Projet d’extension du système de transport électrique au sein de l’Omvs. Ces quatre accords de financement ont été signés, hier, entre le ministre de l’Économie, des Finance et du Plan, Amadou Bâ, et la Directrice des opérations de la Banque mondiale Louise Cord. Selon cette dernière lesdits projets soutiennent une croissance plus forte dont les gains vont bénéficier aux couches les plus vulnérables en facilitant leur participation dans l’économie. « Ces projets sont au cœur du Plan Sénégal émergent. Ils complètent ainsi notre important portefeuille adossé au pilier 2 du Pse à savoir « Capital humain, protection sociale et développement durable » qui couvre l’éducation, la santé, la nutrition et la protection sociale » et deux projets structurants qui sont en préparation sur le développement intégré de la petite enfance et sur l’employabilité et l’inclusion sociale des jeunes », a-t-elle expliqué.
Pour le Projet de bus rapides sur voie réservée à Dakar (Brt), Mme Cord est d’avis qu’en réduisant les temps de trajet en transport public, « il va rapprocher les citoyens des opportunités d’emplois, des universités et des écoles, des services sociaux, administratifs ou de santé » ; d’où sa pertinence. Il bénéficie d’un apport de la Banque mondiale d’un montant de 184,2 milliards de FCfa.
Mme Cord a réitéré les félicitations du groupe de la Banque mondiale au gouvernement du Sénégal pour ses performances économiques constantes ces dernières années. Cependant, pour atteindre le statut d’un pays à revenu moyen et réduire la pauvreté, elle invite le gouvernement à rester dans cette dynamique sur plusieurs années de suite. « Pour cela, il faudra entamer le chemin parfois difficile des réformes structurelles comme la réforme du foncier dans les zones rurales, élargir le rôle du capital privé dans la Senelec, mettre en œuvre la décision de privatiser la Sonacos. En même temps, il faudra maintenir l’élan sur les réformes déjà entamées dans les secteurs de l’énergie et des télécommunications. Ce sont les réformes que vous avez choisies et maintenant il faut les appliquer avec diligence pour en tirer les bénéfices en croissance partagée », a-t-elle déclaré.
Pour le ministre Amadou Bâ, ces accords rassurent sur les capacités réelles du Sénégal à atteindre l’émergence en 2035 grâce notamment à l’accompagnement de ses partenaires privilégiés parmi lesquels la Banque mondiale. Qui, a-t-il rappelé, a dépassé la barre des 1.000 milliards de FCfa, soit deux fois de plus que la promesse d’engagement de financement de 500 milliards de FCfa qu’elle avait prise lors du Groupe consultatif de Paris en 2014 pour le financement du Plan Sénégal émergent (Pse). «
Les secteurs vitaux ciblés
Cette volonté des plus hautes autorités de la Banque d’accompagner la mise en œuvre du Pse transparait clairement à travers le choix des secteurs qui bénéficient de ces financements », s’est félicité le ministre. Il a noté, avec satisfaction, que les ressources mobilisées sont destinées prioritairement aux secteurs vitaux de l’économie sénégalaise notamment les secteurs des infrastructures, de l’énergie et des hydrocarbures, de l’agriculture, de la santé et de l’éducation. Une approche qui, d’après Amadou Bâ, entre en parfaite cohérence avec les orientations du président Macky Sall.
Sur l’enveloppe de 306 milliards, le Projet de renforcement et d’extension du réseau électrique de l’Omvs va bénéficier de 60,020 milliards de FCfa. Ce projet permettra, entre autres, de construire une nouvelle ligne de transmission de 225 kV (kilovolts) à double circuit avec une capacité de transit estimée de 400 MW (mégawatts), reliant Kayes au Mali et Tambacounda sur une distance de 288 km. Un peu plus de 16 milliards de FCfa iront au Projet d’appui aux négociations des projets gaziers et au renforcement des capacités institutionnelles dont le souci est de garantir et de préserver les intérêts du Sénégal, dans un contexte marqué par des découvertes prometteuses de pétrole et de gaz. Quant au Projet de développement du tourisme et des entreprises (Pdte) dans lequel la Banque mondiale injectera 45,7 milliards de FCfa, il vise à créer les conditions nécessaires à l’augmentation des investissements privés dans le tourisme dans la zone de Saly et au développement renforcé des entreprises au Sénégal.
6 200 milliards de FCfa reçus des partenaires au développement en 5 ans
Avec les 306 milliards de FCfa conclus hier avec la Banque mondiale, le president Macky Sall est deja à plus de 6.200 milliards de FCfa de financements extérieurs reçus des Partenaires techniques et financiers (Ptf). En effet, ces derniers se sont massivement mobilisés depuis le lancement du Plan Sénégal émergent (Pse), dans le but accompagner les politiques publiques initiées par le president Macky Sall. Ce montant de financement est d’ailleurs en voie de doubler le total recu par le Sénégal sous Me Wade qui, en douze années, n’avait bénéficié que d’une enveloppe globale de 3.789 milliards de FCfa, en provenance de ces mêmes partenaires au développement.
source : Seneweb