Depuis le 28 juin dernier et ce, jusqu’au 12 juillet dernier, la Galerie nationale recevait une exposition d’œuvres d’Ousmane Ndiaye Dago. Il y avait de la photographie, de la peinture et du graphisme. Le détour en valait la peine.
Exceptionnel. C’est le moins que l’on puisse dire du vernissage de l’exposition ‘’Reflets d’expression et d’expériences’’ d’Ousmane Ndiaye Dago. Loin de ces lancements officiels au cours desquels sont dits des discours puis est organisée une visite guidée, celui organisé par le commissaire de ladite exhibition, Babacar Mbaye Diop, est loin de ces scènes habituelles. Un moment extraordinaire de partage entre diverses sommités des arts a été offert aux visiteurs.
En live, Kalidou Kassé, Ndoye Douts, Chalys Lèye, Mamadou Ndiaye et la vedette du jour Ousmane Ndiaye Dago ont peint un joli tableau. L’œuvre en tant que telle, sur le coup, suscitait moins d’intérêt que le travail collégial. C’était émouvant de voir avec quelle générosité chacun des peintres apportait sa touche. Comment, sans se parler, ils ont pu combiner et harmoniser les couleurs et formes. Ainsi quand M. Ndiaye jouait avec le blanc en dessinant des spirales, le Peintre du Sahel usait de couleur terre, son ton de prédilection, au moment où Dago mettait les dernières couches de peinture sur son mannequin. Ah oui ! Une performance sans la femme terre, très présente dans l’œuvre du photographe, serait comme qui dirait insipide. Heureusement, elle était dans un coin de la Galerie nationale, toujours avec les mèches cachant tout son visage et s’enduisant de terre. Par moments, elle reçoit un coup de pinceau d’Ousmane Ndiaye Dago ou de Chalys Lèye. Ce dernier a apporté un brin de folie au tableau. Il semblait être le plus spontané de tous.
En outre, le critique d’art Babacar Mbaye Diop ne savait pas si bien dire en soutenant que ‘’ses femmes peintes ressemblent à des sculptures peintes. Ses œuvres sont des nus saisis dans toute leur pureté’’. Celle qui était au vernissage est le résumé parfait de cette réflexion du critique d’art. Sa taille svelte, ses mèches qui ressemblent à des brindilles de balai, cette argile sur son corps, lui donne un air d’irréel.
Par ailleurs, ce n’est pas que le vernissage de l’exposition qui a des allures d’inédit. La centaine de tableaux qu’accueille la Galerie nationale le sont tout autant. Ousmane Ndiaye Dago embarque ses visiteurs dans divers univers. Les profanes se perdent d’ailleurs facilement dedans. Ainsi, les plus avisés font la différence entre une œuvre de photo, celle peinte, celle qui allie les deux genres etc. On retrouve tout cela dans cette exhibition. Car comme le commissaire de cette exposition Babacar Mbaye Diop, ‘’Dago est certainement l’artiste photographe sénégalais le plus original et le plus profond de sa génération’’. Mais il n’est pas que photographe. Il est également ‘’graphiste et designer sénégalais. Il a étudié à l’institut national des Beaux arts de Dakar, puis à l’académie royale des Beaux arts d’Anvers, où il a suivi un cursus en art graphique’’.
Des sujets sans fioritures
Même si la plupart des œuvres qu’il a exposées sont de sa collection ‘’Femme terre’’, il n’en demeure pas moins qu’il y en a d’autres sur des sujets différents. Comme cette série sur la lutte sénégalaise. Ici, il les représente ‘’dans toute leur splendeur et leur force’’ tel que le note M. Diop. Il y a à côté de ces photographies celle de la collection ‘’Mbedd mi’’. On y retrouve des scènes de vie quotidienne. Des photos prises avec beaucoup de spontanéité avec des sujets sans fioritures, souvent même sales, mais très beaux tout de même.
Graphiste également, Ousmane Ndiaye Dago expose les logos qu’il a réalisés. Il est l’auteur des symboles de la Cour Suprême, de la société HLM, de PMU, de Sococim, du ministère de l’Education nationale, de la Cena, de Cnart Assurances, etc.
source : Enquête plus