« Nous ne participerons plus à une élection organisée par Macky Sall », a déclaré l’ancien président de la République lors de sa conférence de presse post-électorale de mercredi passé.
Cette déclaration a eu l’heur de réveiller les démons de la contestation post-électorale. Le boycott d’une élection organisée au Sénégal a toujours été le reflet d’une atmosphère de méfiance entre le pouvoir et l’opposition comme nous le verrons ci-dessous, même si tous les adversaires du Président Macky Sall ne partagent pas le point de vue du Président Wade.
Pour mémoire, au lendemain de la présidentielle de 2007, l’opposition au Pape du Sopi réunie dans le Front Siggil Senegaal, avait, excipant des fraudes supposées avoir entaché le scrutin, boycotté les Législatives de la même année.
C’était une ironie de l’histoire, puisque l’opposant Abdoulaye Wade et son parti avaient boycotté les élections locales de 1990. Cela, dans la foulée du contentieux post-électoral issu des élections de février 1988 marquées par l’emprisonnement du leader sopiste et de ses compagnons de la Gauche traditionnelle. Il fallut l’adoption du Code consensuel de 1992, dit Code Kéba Mbaye, pour faire revenir l’opposition à de meilleurs sentiments et pacifier l’espace politique.
Dans les années 60-70, l’emprisonnement de Mamadou Dia, la dissolution du parti de Cheikh Anta Diop et celle du Pai étaient les éléments déclencheurs d’un boycott des élections par l’opposition.
Ainsi, le Président Léopold Sédar Senghor avait remporté la présidentielle de 1968 avec 100 % des suffrages. Itou pour 1973, quand le président-poète fut réélu avec, toujours, 100 % des suffrages.
L’année suivante, Senghor instaura le multipartisme limité et permit à une partie de l’opposition de participer aux élections de 1978.