Morts en marge d’un rassemblement d’extrême droite à Charlottesville : ce que l’on sait

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Des vidéos montrent un véhicule fonçant sur des opposants à un rassemblement de groupes de la droite radicale et identitaire américaine à Charlottesville en Virginie. Puis un hélicopter s’est écrasé, tuant deux personnes.

Un membre du Ku Klux Klan lors d'un rassemblement à Charlottesville, en Virginie
Un membre du Ku Klux Klan lors d’un rassemblement à Charlottesville, en Virginie
  • Les faits

Un rassemblement controversé de groupuscules de l’extrême droite américaine, samedi 12 août à Charlottesville en Virginie, a viré au drame quand une voiture a foncé sur la foule des contre-manifestants antiracistes, faisant un mort et 35 blessés, ont annoncé les autorités de la ville.

Quelques heures plus tard, un hélicoptère se crashait également dans la ville, tuant deux passagers. La police a indiqué que ce crash était lié aux manifestations, sans plus de précisions.

« J’ai le cœur brisé qu’une vie ait été perdue ici », avait déclaré le maire Mike Signer sur Twitter à l’heure où le bilan n’était que d’un mort. Des ambulances ont évacué des personnes blessées aux jambes ainsi que d’autres immobilisées sur des civières.

Le conducteur du véhicule a été arrêté et incarcéré, a ajouté le chef de la police, et une enquête pour homicide a été ouverte.

Dans une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux, on voit une voiture de couleur sombre percuter violemment un autre véhicule par l’arrière, puis repartir vivement en marche arrière, au milieu des manifestants. Le président américain Donald Trump a condamné « en les termes les plus forts cette flagrante démonstration de de haine, de sectarisme et de violence, de plusieurs bords », au cours d’une conférence de presse.

« Les suprémacistes blancs et leur sectarisme ne représentent pas notre grand pays. Les Américains devraient condamner cette haine », a réagi l’ancien gouverneur de Floride et candidat à la primaire républicaine Jeb Bush. « Monsieur le président, nous devons appeler le mal par son nom. Ce sont des suprémacistes blancs et il s’agit d’un acte terroriste », a déclaré le sénateur du Colorado, Cory Gardner.

  • Condamnations

Plus tôt dans la journée, de violents heurts avaient éclaté entre les militants d’extrême droite et des opposants, donnant lieu à des rixes, des jets de projectiles, des échanges de coups de bâton. Face à ces premiers incidents, la police en tenue anti-émeute avait décidé dans l’après-midi d’interdire la manifestation prévue et procédé à l’évacuation du parc public où elle se tenait. Les forces de l’ordre ont procédé à un nombre inconnu d’interpellations.

Le gouverneur démocrate de la Virginie, Terry McAuliffe, avait de son côté déclaré à la mi-journée un état d’urgence, une mesure permettant de mobiliser davantage de moyens policiers.

« Nous devons TOUS nous unir et condamner tout ce qui représente la haine. Il n’y a pas de place en Amérique pour ce type de violences », avait tweeté Donald Trump, à l’issue de la manifestation avortée. D’habitude relativement avare en commentaires publics, la première dame des Etats-Unis, Melania Trump, l’avait précédé en condamnant le sectarisme. « Rien de bon n’émerge de la violence », avait-elle écrit sur Twitter.

Le gouverneur de Virginie a déclaré « nous sommes plus forts que vous » aux suprémacistes blancs lors d’une allocution télévisée.

Des craintes de débordements plus graves étaient avivées par la présence d’armes portées ouvertement par les manifestants, ainsi que le permet la loi dans l’Etat de Virginie. Des membres de milices d’extrême droite s’étaient positionnés en tenue paramilitaire, fusil semi-automatique en bandoulière, non loin des forces de l’ordre très sollicitées.

Pourquoi Charlottesville ?

Les groupes de la droite radicale et identitaire américaine présents, dont le Ku Klux Klan et des néonazis, entendaient dénoncer de façon unitaire le projet de Charlottesville de déboulonner dans ce jardin municipal la statue d’un général sudiste favorable à l’esclavagisme.
Le gouverneur avait appelé vendredi les habitants à éviter de se rendre à ce rassemblement, baptisé « Unite the Right », pour lequel un détachement de la Garde nationale de l’Etat avait été mis en alerte. « De nombreuses personnes attendues à Charlottesville veulent exprimer des idées considérées par beaucoup de gens, y compris moi-même, comme abjectes. Tant qu’ils le font pacifiquement, c’est leur droit », avait-il souligné.

Le 8 juillet dernier, quelques dizaines de membres du Ku Klux Klan s’étaient déjà rassemblés dans cette ville paisible et pittoresque, très largement surpassés en nombre par les manifestants antiracistes. Mais les images de ces extrémistes en robe traditionnelle avaient été diffusées dans le monde entier.

Cette fois-ci, la droite nationaliste espérait attirer nettement plus de partisans, grâce à la présence de différents responsables de la mouvance Alt-Right, qui avait soutenu Donald Trump pendant sa campagne. Les experts doutent toutefois d’un véritable rapprochement entre ces différents groupes très disparates.

source : Le Monde

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