Le plafond de leur appartement rue Joubert, dans le IXe arrondissement de Paris, menaçait de s’effondrer. Depuis deux ans, ce couple et leur petite fille vivent à l’hôtel. Et le propriétaire vient de leur donner congé.
Les galères du logement à Paris… Ils les connaissent bien. Il y a deux ans, à cause de problèmes d’insalubrité dans leur studio, Mostafa, sa femme Elena et leur petite Assya ont dû trouver en urgence une chambre d’hôtel. Ils y vivent toujours, à trois dans 12 m2. Tout commence quand ils emménagent dans un studio de 30 m2 rue Joubert (dans le IXe arrondissement). Là, ils découvrent rapidement des problèmes d’infiltration. «Il y avait des moisissures partout, dans les douches, sur les murs, les rebords de fenêtres», raconte Mostefa, photos à l’appui. La goutte de trop, c’est quelques années plus tard, le plafond qui menace de s’écrouler. «Pendant un an, on a vécu avec des étais dans la pièce principale», poursuit Mostefa.
L’appartement est finalement déclaré insalubre par les services techniques du département. Mostefa, sa femme et sa fille quittent les lieux en 2015 avec l’aide financière du centre d’action sociale du département, pour une chambre d’hôtel dans le IXe, «près de l’école de la petite». Le propriétaire vit en Argentine, les travaux de remise en état du plafond traînent. «Mousse», comme il se fait appeler, vit encore aujourd’hui avec sa femme et sa fille dans une pièce de 12 m2 dans laquelle ils ont installé un four à micro-ondes, et un petit réfrigérateur.
«Notre chambre d’hôtel coûte 2 300 euros par mois»
Le couple admet une erreur : en 2016, reconnut Dalo (droit au logement), il refusent une proposition de logement social, porte de Clignancourt (XVIIIe). «Quand on y est allé pour la visite, ma femme s’est fait harceler dans la rue, plaide Mostefa. Je ne me voyais pas la faire vivre dans ce quartier». Pourtant, c’est la procédure, «le fait de refuser ce logement a gelé leur dossier pendant un an», souligne la mairie du IXe.
Difficile pour le couple de trouver un logement classique : Elena travaille, comme «personal shopper» elle gagne 1 900 euros net par mois, mais Mostefa lui est en recherche d’emploi après avoir mis entre parenthèses son activité de créateur textile. «On est dans une situation ubuesque. Notre chambre d’hôtel coûte 2 300€ par mois, dont 1 500€ pris en charge par le département», évoque-t-il. «Nous, ce qu’on veut, ce n’est pas de l’argent, c’est juste l’accès à un logement. Les travaux de notre studio sont finis, mais le propriétaire vient de nous donner congé pour vente».
La maire du IXe, Delphine Burkli, connaît bien leur histoire. «Le dossier de la famille Mehellou va être représenté en fin d’année, je le soutiendrai», défend l’élue, qui fait face à «3 000 demandes de logements sociaux en cours sur le IXe».
source : MSN