En partant aux législatives de juillet dernier, l’objectif de Aïda Mbodj, c’était d’avoir au minimum un groupe parlementaire. Mais à l’issue du scrutin du dimanche 31 juillet, l’ancienne maire de Bambey s’est contentée d’un siège à l’Assemblée nationale. Pour autant, elle juge son résultat satisfaisant au vu de toutes les embuches placées sur son chemin par le régime.
Tout d’abord, elle brandit l’affaire Clédor Sène/Pape Samba Mboup pour dire qu’elle a été citée dans cet enregistrement pour freiner son ardeur. “Ils ont sorti l’enregistrement au moment où j’étais citée parmi les favoris à Touba”, regrette Aïda Mbodj qui déplore aussi le transfert d’électeurs, les cas d’achat de conscience.
A ce propos, elle cite la transhumance du maire de Bambey qui “était le président du comité électoral de notre coalition à Bambey”. “Ils n’ont même pas hésité à passer par mon garde du corps pour soudoyer mes collaborateurs”, vitupère Aida Mbodj. Selon qui, le régime aurait agi ainsi pour l’empêcher de siéger à nouveau à l’hémicycle. Pape Diouf et Mor Ngom en ont aussi pris pour leur grade car selon la tête de liste de And Saxal Ligueey, ces deux caciques de la coalition Benno Bokk Yakaar n’ont pas lésiné sur les stratagèmes pour son échec.
Elle les traitera même de courtiers pour avoir démarché et débauché le maire de Bambey. “Pour toutes ces raisons, je ne m’estime pas vaincue”, a philosophé l’ancienne présidente du groupe parlementaire libéral.
Son avenir politique, Aïda Mbodj le voit radieux. “Nous poursuivrons la massification de notre mouvement politique”, projette t-elle. Cependant, la “lionne du Baol” ouvre ses portes aux partis qui partagent ses idéaux. Interpellée sur son éventuelle participation à la présidentielle de 2019, Aïda Mbodj a fait dans le clair obscur en se réfugiant derrière l’argument “On ne sait pas de quoi demain sera fait”. Ce dont elle est sûre par contre, c’est qu’elle mènera la vie dure à Macky Sall et ses alliés. “Je ne leur céderai rien du tout”, promet elle. “Vous découvrirez une autre facette de Aïda Mbodj.
Je serai intraitable avec les gens du pouvoir” ; annonce t elle sous les applaudissements de ses partisans.
De la démission d’Abdoulaye Daouda Diallo qu’elle a traité de tous les noms d’oiseau pour avoir organisé une mascarade électorale, elle en fait une affaire personnelle. “Je le combattrai jusqu’à ce que Macky Sall qui l’a félicité comprenne qu’il ne fait plus l’affaire”, s’est engagée Aïda Mbodj qui se radicalise et demande à l’opposition d’en faire de même.
“Je ne comprends pas l’attitude de certains qui décrient les agissements d’Abdoulaye Daouda Diallo mais qui sont les premiers à voter le budget de son ministère à l’Assemblée nationale. Quand on n’est pas d’accord avec quelqu’un, la moindre des choses, c’est de le lui montrer”, s’offusque t elle.
A propos de la probable constitution d’un deuxième groupe parlementaire de l’opposition au parlement, Aïda Mbodj a révélé avoir fait le premier pas en contactant certains de ses futurs collègues. “Je n’ai pas attendu d’être contactée. C’est moi même qui suis allée vers mes collègues aux fins de voir dans quelle mesure mettre sur pied un deuxième groupe. Mais je suis certain que le pouvoir est au courant et essayera de torpiller notre projet.
Qu’à cela ne tienne, il serait heureux d’avoir un deuxième groupe radical pour s’opposer à la majorité”, a avoué la dame de fer.
source : Dakar Actu