Lorsqu’ils exposent, les plasticiens ne sont pas payés. Parti des Etats-Unis, le mouvement W.A.G.E. propose de changer les règles du jeu. En Suisse aussi.
Qu’on se le dise, à part les stars de l’art, peu d’artistes sont rémunérés lors d’une exposition de leurs travaux. Ni pour une performance, encore moins lors d’une conférence ou d’une lecture. L’explication donnée par les institutions est simple: les artiste bénéficient de la visibilité qui leur est offerte, d’un regard curatorial, d’une équipe technique, voire parfois de la coproduction de nouvelles œuvres – pas besoin de les payer. Mais l’engagement des uns et des autres est-il équivalent? Les musées ou centres d’art ne profitent-ils pas de cette situation mondialement établie?
Un peu plus d’un an après la polémique concernant les lectures publiques des écrivains, elles aussi non rémunérées, la question était au cœur d’une conférence la semaine dernière à la Kunsthalle de Berne. On y écoutait la Canadienne établie à New York Lisa Soskolne et l’Allemand Enno Schmidt, deux artistes invités par la Sommerakademie Paul Klee.
Des barèmes stricts
Au mur était projeté un sigle: W.A.G.E., pour Working Artists and Greater Economy, qui fait aussi référence au «salaire horaire» étasunien (wage). Cofondée par Lisa Soskolne à New York en 2008, l’organisation se bat activement pour créer un système d’entraide pour les artistes. Sa mission est de sensibiliser les plasticiens, performeurs ou vidéastes à leur statut de travailleurs, d’établir des relations économiques stables entre créateurs et institutions, tout en rappelant que le marché de l’art engrange des milliards chaque année grâce au travail d’artistes pas ou peu payés. Dans un manifeste, W.A.G.E. explique «demander un paiement contre le fait de rendre le monde plus intéressant».
Dans un questionnaire concernant les années 2005-2010, 26,6% des artistes interrogés ont répondu n’avoir reçu aucune forme de paiement pour la production d’une exposition personnelle. Et jusqu’à 68,7% d’entre eux n’étaient pas rémunérés pour une participation à une exposition collective. Enfin, concernant les performances, seulement 33,3% des artistes avaient reçu un salaire complet.
W.A.G.E. a mis en place une base de données dont on peut se servir comme référence, en tant qu’artiste ou institution. Selon les barèmes de l’organisation, les institutions dépensant annuellement jusqu’à 500 000 dollars devraient payer les artistes au minimum 1000 dollars par exposition personnelle, 600 pour un projet et 250 pour une conférence. Pour les musées ou centres d’art dépensant jusqu’à 5 millions de dollars, le salaire d’un artiste pour une personnelle devrait aller jusqu’à 9000 dollars. Voire plus de 10 000 dans les structures plus grandes, du type Metropolitan Museum de New York.
Aux Etats-Unis, quarante-quatre institutions sont désormais certifiées W.A.G.E., dont l’Artists Space de New York, structure historique et prestigieuse. En Suisse, la Kunsthalle de Berne, sous l’impulsion de sa directrice Valérie Knoll, est le premier centre d’art du pays à avoir demandé une certification. «Les artistes ne s’attendent jamais à être payés, ils ne le demandent même pas», fait remarquer Valérie Knoll. Lise Soskolne acquiesce: «Recevoir de l’argent contre un job est un acquis pour tout le monde, sauf pour les artistes.»
Au-delà du cas bernois, plusieurs acteurs des milieux de l’art contemporain s’activent pour faire évoluer la situation en Suisse. Par exemple l’artiste genevoise Ramaya Tegegne: elle a publié une brochure intitulée Wages For, Wages Against – c’était en mars dernier. Au fil de plusieurs interviews, l’ouvrage dénonce la précarité de la vie d’artiste. «Pour ne pas nous payer, les institutions avancent que de toute façon, nous pouvons vendre nos œuvres, explique l’artiste au Courrier. Mais en tant que performeuse, comment vendre ce que je fais?»
Ramaya Tegegne a également monté un collectif, du même nom que sa publication. «Nous souhaiterions que les pouvoirs publics, qui financent la plupart des institutions d’art du pays, instaurent une clause: que les artistes soient payés, sinon les institutions ne recevront plus de subventions. Au Danemark, c’est déjà le cas.» Elle note une légère amélioration en Suisse: après la Kunsthalle de Berne, celle de Zurich s’est mise elle aussi à rémunérer les artistes exposant dans ses espaces. «Et Fri-Art, à Fribourg, songe également à dégager un budget pour les artistes.» Il était temps.
source : Le Courrier
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