Le secteur touristique au Sénégal peine à décoller. La faute, entre autre à la saisonnalité de l’activité. Une situation qui s’explique en grande partie par la faiblesse du tourisme local.
Selon le directeur général de la Sapco qui s’exprimait à l’occasion de la «Semaine du tourisme local à Saly ». Pour M. Bocar Ly, il y a nécessité d’accompagner le secteur qui ne peut pas compter seulement sur le marché international. «Il faut une alliance entre la promotion du tourisme étranger et interne pour briser cette saisonnalité qui étrangle le secteur.
Il est même impératif que le tourisme bénéficie entièrement de son marché local. Nous sommes trop souvent tournés vers l’international, alors qu’il y a, à côté, un marché important. C’est pour cela que nous avons pensé qu’il faut développer une nouvelle forme de promotion du tourisme, car au Sénégal, nous avons une classe moyenne qui représente un segment important du tourisme.
C’est tout le sens de la semaine du tourisme local et nous avons profité de l’occasion pour rendre le produit touristique de Saly plus visible aux nationaux, car c’est une niche importante qui mérite qu’on s’y intéresse. Dans ce sens, j’invite l’ensemble des acteurs économiques à rejoindre le comité de station pour rendre l’espace plus propre, sûr, et attrayant. C’est à partir de là, qu’on sera capable de réussir une bonne promotion, d’accueillir plus de Sénégalais sur notre site, que les touristes étrangers seront plus enclins à venir», a-t-il déclaré.
Des hôtels hors de portée des bourses moyennes
Si le diagnostic est assez clair, un travail important devra être abattu au niveau des hôtels. Aujourd’hui, celui qui débarque à Saly est forcé marqué par le faible nombre de visiteurs ou simplement de touristes. Des journalistes présents au séminaire du ministre de la Justice n’ont pas manqué d’en faire le constat. Pour Mamadou Thior, Rédacteur en Chef de la Radio Sénégal, la situation s’explique par la cherté des hôtels. «Une nuitée pour une famille, c’est près de 200 000 francs CFA. C’est impossible pour un revenu moyen. Aujourd’hui, beaucoup d’hôtels ne sont pas occupés, pour une meilleure compétitivité, les gérants d’hôtels gagneraient à baisser les prix, c’est un gros manque à gagner », suggère-t-il.
Selon la journaliste Fatou Sakho qui s’est aventuré à se renseigner sur les prix, «c’est tout simplement insupportable pour les bourses moyennes. Les prix qu’ils appliquent, c’est justement pour les étrangers, alors que durant toute cette période creuse, beaucoup d’hôtels sont inoccupés, il y a du travail à faire dans ce sens », dit-elle.
Mais l’espoir est quand même permis, du moins si l’on en croit M. Amdy Sène, directeur de la Promotion touristique. Selon lui, la politique de promotion du tourisme intérieur est devenue un choix stratégique pour réduire la vulnérabilité de l’activité touristique et de la protéger contre les aléas extérieurs. « Il y a urgence d’encourager les hôteliers à développer des offres adaptées aux spécificités des familles et de leurs pouvoirs d’achat et à son avis, l’option la plus performante suppose la création d’un contrat de partenariat pilote entre les agences de voyages afin de satisfaire les besoins du touriste sénégalais » préconise-t-il.
Mais pour le DG de la Sapco il y a d’autres faits qui bloquent le secteur à Saly. «Le racolage, la mendicité, l’abordage des touristes sur le site de Saly. Le Président de la République devrait promulguer un décret pour mieux réglementer les zones touristiques. Des courriers on été adressés à tous les acteurs de Saly pour qu’ensemble, on fasse des propositions au président Macky Sall pour qu’un décret soit promulgué pour une meilleure gestion des zones touristiques», a indiqué M. Ly.
source : Réussir Business
