Angela Merkel semble en bonne voie pour rester la chancelière allemande à l’issue des élections générales du 24 septembre. Le scrutin allemand n’est cependant pas sans enjeu pour autant.
On prend la même et on recommence ? L’Allemagne se rend aux urnes, dimanche 24 septembre, pour renouveler le Bundestag (la chambre basse du Parlement), qui désignera un nouveau chancelier.
Mais tout indique qu’il ne sera pas aussi nouveau que cela. La CDU, le parti de centre droit de la chancelière sortante Angela Merkel, part grande favorite face à son principal rival le SPD (social-démocrate), dont la liste est menée par Martin Schulz.
Celle que les Allemands surnomment affectueusement « Mutti » (« maman », en allemand) a ainsi toutes les chances d’occuper ce poste… pour la quatrième fois d’affilée. Une longévité que seuls Konrad Adenauer, le fondateur de la République fédérale d’Allemagne en 1949, et Helmut Kohl, le mentor politique d’Angela Merkel, avaient atteint avant elle.
Merkel peut-elle encore perdre ? La CDU possède une avance de 14 points sur la SPD, selon le dernier sondage publié lundi 18 septembre par l’hebdomadaire Focus. Un retournement de tendance est, à ce stade, très improbable, d’autant plus que les sociaux-démocrates ne sont pas dans une dynamique conquérante et perdent même du terrain dans les intentions de vote.
Martin Schultz, futur chancelier ? C’est la magie du scrutin allemand : même si le parti de Merkel remporte une victoire éclatante dimanche soir, le jeu des alliances électorales peut permettre à Martin Schulz de devenir le prochain chancelier.
Le seul scénario un tant soit peu réaliste serait une alliance entre le SPD, le parti de gauche radicale Die Linke et les écologistes de Bündnis 90/Die Grünen, souligne le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung. Un tel attelage, baptisé en Allemagne rouge-rouge-vert, de la couleur des partis, dépend beaucoup du score des éventuels partenaires du SPD.
Il n’en reste pas moins qu’une telle coalition apparaît peu probable. Les trois formations ont déjà réussi à ne pas s’allier en 2005 alors qu’elles détenaient la majorité des sièges au Bundestag. Les divergences politiques entre les partis s’étaient alors révélées trop importantes. La situation n’est pas très différente en 2017 : Martin Schulz, qui se situe à la droite du SPD, a plus en commun avec Angela Merkel qu’avec les leaders de Die Linke.
Qui sera troisième ? Finalement, le principal enjeu de cette élection sera de connaître celui qui montera sur la troisième marche du podium, car il pourra avoir son mot à dire sur la formation du futur gouvernement. Les quatre prétendants sont le parti anti-immigration Alternative für Deutschland (AfD), Die Linke, les écologistes et les libéraux du FDP. À quelques jours du scrutin, le suspense est total, même si l’AfD dispose d’un petit avantage.
Le score des populistes de droite sera probablement le plus commenté. Un bon score de l’AfD serait un cinglant désaveu pour Angela Merkel, car la formation a construit une grande partie de son programme en opposition à la politique d’accueil des réfugiés emblématique du dernier mandat de la chancelière.
Cette dernière espère un succès des libéraux… mais pas seulement pour ôter l’épine AfD de son pied. Il lui permettrait d’avoir une alternative au SPD dans le cas où elle ne voudrait plus d’une grande coalition (CDU-SPD), formule en vigueur depuis 2013. Un bon score du FDP, aux idées proches de la CDU, lui donnerait aussi un ascendant sur les sociaux-démocrates lors d’éventuelles négociations pour sceller un accord de gouvernement.
source : France24