Le numéro un chinois Xi Jinping a obtenu mercredi un nouveau mandat à la tête du Parti communiste chinois (PCC), entouré d’une équipe dirigeante sans dauphin présumé pour lui faire de l’ombre.
Au lendemain de la clôture du congrès quinquennal du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping, à la tête du pays depuis 2012, a été reconduit – sans surprise – pour un mandat de cinq ans. «Je prends (ma réélection) non seulement comme une approbation envers mon travail, mais aussi comme un encouragement qui me poussera à aller de l’avant», a-t-il lancé, lors d’une allocution retransmise en direct à la télévision.
Le comité central, sorte de parlement du PCC, a élu le dirigeant secrétaire général, aux côtés des six autres membres permanents du bureau politique, l’instance qui détient la réalité du pouvoir en Chine. Xi Jinping devrait être formellement réélu à la tête de l’État en mars prochain lors de la session annuelle du parlement, de même que Li Keqiang, qui devrait rester chef du gouvernement.
Un politburo sans dauphin potentiel
Seuls Xi Jinping et Li Keqiang conservent leurs sièges au sein du Comité permanent du bureau politique. Trois des cinq autres membres sont des proches du chef de l’État: le directeur de cabinet de Xi Jinping, Li Zhanshu, le directeur du département de l’organisation, Zhao Leji, et le directeur du Centre de recherche en politiques publiques du Comité central, Wang Huning.
Li Zhanshu, Zhao Leji et Wang Huning siégeront aux côtés du vice-premier ministre Wang Yang, représentant une faction rivale, et du chef du parti à Shanghai, Han Zheng. Tous sont sexagénaires: le nouveau comité permanent ne s’est donc pas ouvert à la génération des quinquagénaires, qui auraient pu faire figure de dauphins potentiels de Xi Jinping.
Un statut proche de celui de Mao
Ce XIXème congrès a aussi permis à Xi Jinping, 64 ans, de figurer dans la charte du Parti, une distinction que seul le fondateur du régime, Mao Tsé-toung, avait eue avant lui de son vivant. L’inclusion de son nom et de sa «Pensée» dans les statuts du parti suggère qu’il peut désormais rester indéfiniment à la tête du pays, s’affranchissant de la limite d’âge théorique de 68 ans et du souci d’avoir à se choisir un successeur.
Lors d’un discours fleuve de près de trois heures et demie à l’ouverture du congrès mercredi dernier, le numéro un chinois a promis à ses compatriotes une «nouvelle ère du socialisme à la chinoise» dont il a peint les contours à l’horizon 2050: faire de la Chine une grande puissance prospère et respectée. Ecartant tout espoir de libéralisation du régime, il a au passage appelé à «défendre l’autorité du parti et le système socialiste chinois».