Alors que la COP23 est réunie à Bonn, les clignotants concernant l’état de la planète s’allument de toute part. Une étude publiée ce lundi 13 novembre fait état d’une augmentation à un niveau encore jamais atteint des émissions de carbone dans l’atmosphère en 2017. Alors qu’elles semblaient se stabiliser ces dernières années, la tendance repart donc à la hausse, avec pour responsables principaux, les Etats-Unis et la Chine. Et 15 000 scientifiques du monde entier ont lancé une mise en garde, reprise par Le Monde en France, sur la dégradation accélérée de l’environnement, sous la pression des activités humaines.
Depuis trois ans, les émissions de carbone dans l’atmosphère par l’homme semblaient se stabiliser mais cette bonne tendance n’aura pas duré longtemps. Pour les chercheurs de l’université britannique d’East Anglia, à l’origine de cette étude, c’est principalement du côté de la Chine qu’il faut regarder pour trouver les responsables. Les émissions de carbone y ont progressé de 3,5 %, principalement à cause de la combustion d’énergies fossiles. Le même phénomène est observé aux Etats-Unis. Au total, ce sont donc 41 milliards de tonnes de gaz carbonique relâchés dans l’atmosphère cette année. Un record.
L’appel des chercheurs
Si certaines régions du monde émettent elles moins que par le passé, c’est le cas de l’Europe par exemple, ce constat nourrit l’inquiétude des chercheurs comme ceux qui ont lancé un appel dans la revue Bioscience lundi. Ils sont biologistes, agronomes, spécialistes du climat ou des océans et 15 000 d’entre eux – un chiffre inédit-, originaires de 184 pays, invitent les responsables politiques à tout mettre en œuvre pour «freiner la destruction de l’environnement».
Dans leur «Avertissement à l’humanité», les scientifiques dressent le bulletin de la santé de la planète et tous les clignotants sont au rouge, excepté l’état de la couche d’ozone dans la stratosphère : dégradation des écosystèmes, dégradation des ressources hydriques, chute de la population des vertébrés, hausse des températures et de la population, etc.
Les scientifiques signataires, qui font un certain nombre de préconisations pour infléchir la tendance, rappellent qu’en 1992, peu avant la première conférence Climat à Rio de Janeiro, un premier appel avait été lancé, signé alors par quelque 1700 d’entre eux. De ce World Scientists’Warning to Humanity, il a été fait peu de cas, regrettent les actuels signataires de l’appel. Et non seulement les défis environnementaux déjà annoncés n’ont pas été appréhendés à leur juste mesure mais «la plupart d’entre eux se sont considérablement aggravés».
«Pour éviter une souffrance généralisée et une perte catastrophique de biodiversité, l’humanité doit adopter une alternative plus durable écologiquement que la pratique qui est la sienne aujourd’hui». Autrement dit, changer drastiquement nos modes de vie, sinon « il sera bien trop tard pour dévier de notre trajectoire vouée à l’échec». Il ne faut pas oublier que « la Terre, avec toute la vie qu’elle recèle, est notre seul foyer », conclut le texte.