Samedi 25 novembre, l’archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye s’est exprimé sur l’esclavage de migrants noirs en Libye.
Mercredi 15 novembre, la chaîne de télévision américaine CNN a diffusé une vidéo révélant l’existence d’un marché aux esclaves noirs en Libye.
Au Sénégal, cette vidéo a suscité colère et indignation.
Samedi 25 novembre, l’archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, s’est prononcé sur le sujet en marge de l’ordination de cinq nouveaux prêtres dans son diocèse.
Mgr Ndiaye s’est dit « très touché » par les images de vente aux enchères de migrants par des passeurs libyens pour des sommes allant de 500 à 700 dinars libyens (jusqu’à 435 €). « Cela m’a fait penser à la chanson du musicien sénégalais, Ismaël Lô qui se demande quand prendront fin les souffrances des noirs », a-t-il déclaré.
À ses yeux, il ne faut pas occulter la responsabilité collective. « Il est vrai que les noirs vivent une situation injuste mais nous devons évaluer notre degré de responsabilité, a-t-il estimé. Nous n’avons pas le droit de laisser des filières d’immigration continuer d’exister alors que nous savons comment elles sont mises en œuvre. Il faut vraiment arrêter ça. »
Rester pauvre chez soi
Mgr Benjamin Ndiaye a, en outre, appelé à travailler la « main dans la main». Pour lui, les chefs religieux doivent jouer leur partition en donnant des directives « pour agir ensemble » afin que les jeunes se mobilisent pour développer leur pays. « Il est vrai que nous sommes un pays pauvre, mais il vaut mieux rester pauvre dans son pays que de subir des tortures en voulant tenter l’aventure de la migration », a insisté le guide religieux. Ces tortures sont, selon lui, un déni de l’humanité des migrants. « Quand des gens ne mangent pas, qu’ils sont bastonnés, où est la dignité humaine ? », s’est-il interrogé.
L’archevêque de Dakar, a, par ailleurs, proposé une solution : la sensibilisation. Il a ainsi appelé toutes les « personnes influentes » à parler aux jeunes des dangers de l’immigration clandestine. « De grâce, chers jeunes, c’est nous qui allons bâtir notre pays, c’est nous qui allons le développer, ce n’est pas quelqu’un d’autre qui va le faire à notre place », a-t-il conclu.
Charles Senghor (à Dakar)