International : Manuel Valls ne veut pas de quotas de migrants en Europe

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Menton, samedi 16 mai. Manuel Valls et Bernard Cazeneuve effectuent une visite sur le thème des migrants à la frontière franco-italienne.
Menton, samedi 16 mai. Manuel Valls et Bernard Cazeneuve effectuent une visite sur le thème des migrants à la frontière franco-italienne.

Alors que des dizaines de migrants ont été interpellés cette semaine dans les Alpes-Maritimes, le Premier ministre, Manuel Valls, effectue ce samedi après-midi un déplacement dans ce département, à la frontière franco-italienne avec le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Arrivés vers 15h15 à la gare de Menton pour assister au contrôle de trains, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve ont fait un premier point destiné à la presse. «Il faut créer un système européen de garde-frontières», a d’abord insisté le Premier ministre. Il a également demandé «plus de prévention dans les pays d’origine des migrants», pays qui doivent affronter une règle simple, que souhaite appliquer Manuel Valls : seuls ceux qui ont vocation à demander l’asile devraient pouvoir rester en France et en Europe, tandis que les autres migrants devraient être raccompagnés à la frontière.

Alors qu’il les défendait en 2011, en campagne pour la primaire socialiste, le chef du gouvernement se dit aujourd’hui «contre l’instauration de quotas de migrants». «Ceci n’a jamais correspondu aux propositions françaises», a-t-il insisté. Le plan d’action adopté mercredi par la Commission européenne prévoit des quotas pour répartir les réfugiés et l’immigration légale entre les pays européens. Il sera discuté par les ministres de l’Intérieur de l’UE le 15 juin, puis soumis aux dirigeants lors du sommet de Bruxelles en juin.

L’homme fort du gouvernement français préfère aujourd’hui demander un «d’effort d’équité» aux pays européens. « Aujourd’hui la France, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède accueillent 75% des réfugiés, des demandeurs d’asile en Europe, a précisé Valls. La France, juge-t-il, a fait beaucoup en accueillant 5 000 Syriens et 4500 Irakiens depuis 2012. Nous continuerons à le faire avec le souci que les efforts soient équitablement répartis», a-t-il fait valoir.

Entouré d’Estrosi et de Ciotti

Il s’est exprimé devant les caméras de télévision, entouré d’Eric Ciotti, député UMP et président du conseil général des Alpes-Maritimes, et de Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice et candidat aux régionales en Paca. Sur Twitter, ce dernier disait qu’il comptait aborder avec le Premier ministre sa proposition d’élargir à 20 km la bande des contrôles aux frontières.

En revanche, il ne semble pas vouloir aborder la proposition choc, au regard de l’histoire française, d’Eric Ciotti. Ce tenant d’une droite forte a souhaité, mercredi, que s’applique le droit du sang pour obtenir la nationalité française, notamment dans le but de limiter l’attrait de la France pour les populations étrangères non-européennes.

Manuel Valls, son ministre de l’Intérieur, et tout l’aéropage protocolaire se sont ensuite rendus au poste Saint-Louis pour rencontrer des personnels de la Police aux frontières (PAF) de Menton, avant d’aller sur l’autoroute A8, au péage de La Turbie, au nord de la principauté de Monaco, à la rencontre de membres des forces de l’ordre qui effectuent, au sein d’un «commissariat mobile», des contrôles sur les routes depuis jeudi. Entre lundi et jeudi, 944 migrants ont été arrêtés dans le département, selon des chiffres du préfet Adolphe Colrat. «Le flux migratoire important actuel constaté à la frontière italienne est supérieur dans les quatre premiers mois de l’année à celui relevé pour la même période en 2014», pointe la préfecture, dans un communiqué détaillant le programme de la visite des ministres.

QUESTION DU JOUR. Etes-vous favorable à des quotas de migrants en Europe ?

Nicolas Sarkozy milite pour un «Schengen 2»

Le président de l’UMP Nicolas Sarkozy a estimé samedi lors d’un meeting à Saint-Georges-d’Orques, près de Montpellier (Hérault), qu’il fallait «changer les conditions d’accueil des migrants, et ensuite définir les conditions de la solidarité. Il faut un Schengen 2». «Nous sommes un pays ouvert, d’un point de vue géographique. Mais la question migratoire est posée», a jugé l’ex-président de la République, sans avancer de véritable proposition.

«Evidemment qu’on ne fait pas mourir des gens sur le trottoir en France. C’est une chose de sauver quelqu’un, c’en est une autre de créer un système dont la fraude est devenue la règle, et non l’exception, et qui se fait au détriment des Français qui travaillent et cotisent», a-t-il encore lancé.

«Je sais d’où je viens, je connais mes origines, les civilisations sont mortes de la consanguinité, et jamais de l’ouverture et du métissage. Mais on ne peut pas continuer comme ça. On ne peut pas accueillir des gens qu’on ne peut plus intégrer. C’est un problème considérable, qui interpelle les principes les plus profonds de la République», a encore ajouté le président de l’UMP, fustigeant l’«échec» des politiques d’intégration et mettant en avant la notion d’assimilation.

Source : Le Parisien

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