Accusée de racisme et de répression abusive des vendeurs ambulants sénégalais, la mairie de Barcelone met en place des politiques publiques afin d’éviter les confrontations et les rapports de domination avec les « manteros ».
« La situation sociale est tendue et nous avons appris à nous surpasser. Cependant il faut savoir que nous venons de mouvements sociaux et que politiquement on nous tord la main souvent. La vente ambulante a eu une résonance bien particulière après l’arrivée de l’équipe de Ana Calau à la mairie ».
Selon Tatiana Guerrero, responsable de la question à la Mairie de Barcelone, le retour en force sur la sellette de la question de la vente ambulante n’est pas fortuit.
C’est une question qui divise et qui est brandie par l’opposition pour fragiliser l’équipe en place. Reconnaissant que ce fut laborieux de trouver un chemin et la confiance du collectif des vendeurs ambulants encore réticents au dialogue, elle avoue néanmoins qu’un pas important a été fait.
Parce que la Mairie a réussi à générer des structures internes pour s’occuper des problèmes des migrants et en particuliers des vendeurs ambulants. Toujours nous dit-elle, « avec le travail abattu, le peu de changement a pu humaniser la vente ambulante dans un sens ».
D’un autre côté, avec la création de la coopérative et les plans d’occupation mis en marche, des réponses individuelles sont données aux migrants qui prennent la peine de se rapprocher de la mairie. Cependant, la question est plus que jamais d’actualité et divise.
Pour la Mairie, maintenir la pression policière dans les rues est la réponse adéquate face au problème de la vente ambulante. Elle permet de faire face au racisme de certains voisins qui n’hésitent pas à agresser certains vendeurs, mais aussi d’avoir un minimum de contrôle sur l’espace public.
En définitif, pour Mme Guerrero, laisser les « manteros » vendre librement a des conséquences graves et jusqu’ici il n’y a pas d’autre solution ou mieux encore personne ne lui a donné la solution.
source : Le Soleil