Samedi dernier, les parents des 8 victimes des événements du 15 juillet 2017 au stade Demba Diop se sont exprimés sur l’évolution du dossier qui suit son cours à la justice. Une rencontre qui relève surtout d’un ressentiment général des populations mbouroises après ces incidents qui n’auraient jamais eu lieu, selon elles, dans une rencontre de football.
Sept mois après le drame qui a endeuillé le football sénégalais en général et mbourois en particulier en finale de la Coupe de la Ligue et qui a occasionné la mort de huit supporters du Stade de Mbour, l’indignation est toujours de mise sur la Petite-Côte. Entre ce que certains qualifient de lenteurs dans la procédure judiciaire et la décision de la Ligue sénégalaise de Football professionnel de réintégrer l’Union sportive de Ouakam dans le championnat après la décision du Tribunal arbitral du sport (Tas), les avis sont tranchés et une conviction est toute trouvée dans cette affaire : les Mbourois ont toujours en mémoire ce drame qu’ils ne parviennent toujours pas à s’expliquer.
En effet, les discussions entretenues permettent au plus profane de se faire une idée de la position des uns et des autres après ce qui s’est passé lors de cette finale. En leur nom, Mamadou Dione qui a perdu son fils Assane Nar Dione, a demandé « que justice soit faite même si rien ne pourra compenser la perte de nos enfants ». Si les parents se sont officiellement constitués pour faire valoir leurs droits, d’autres habitants ont également élevé la voix pour s’indigner de ce qui s’est passé. Et, pour marquer leur indignation, les noms des huit victimes sont apposés à l’entrée du stade Caroline Faye. Une façon pour eux d’amener les visiteurs à se rappeler de ces morts qu’ils qualifient de martyrs.
Ousseynou POUYE
…LA JUSTICE SUIT SON COURS
Depuis la survenue de cette affaire, les autorités judiciaires ont été mises en branle pour élucider les différentes péripéties qui ont concouru à ce drame. Le Commissariat de Dieuppeul qui a recueilli les premières dépositions et les plaintes des parents des victimes, le Procureur qui s’est auto-saisi ou encore le Commissariat central qui a entendu dernièrement les concernés ont, entre autres, pris les choses en main. Dans ce cadre d’ailleurs, les parents des victimes se sont attachés les services d’un avocat, en l’occurrence Me Boucounta Diallo, pour plaider leur dossier afin d’obtenir. C’est ainsi que le 31 janvier dernier, le doyen des juges a entendu à nouveau les parents des victimes qui ont confirmé leurs dépositions faites au lendemain du drame. Ils se sont par la même occasion constitués partie civile dans le dossier, au même titre que le Stade de Mbour. Les blessés qui sont au nombre de 447 comptent également emboiter le pas à tous ces concernés puisque certains parmi eux traînent toujours des séquelles.
Cependant, Serigne Saliou Samb de renseigner qu’il ne peut y avoir deux procédures pour la même affaire devant la justice. Pour lui, il importe de faire bloc autour des parents qui sont assistés depuis le début de cette affaire par le club et ses dirigeants.
O. POUYE
REHABILITATION DE US OUAKAM : UNE PILULE QUI PASSE MAL
Le volet judiciaire suit son cours mais un autre aspect du dossier pose problème aux Mbourois. Samedi dernier, Cheikh Samb dont le neveu a péri dans ces incidents, ne comprend pas. «On n’a même pas fini de pleurer nos morts et on permet à Ouakam de jouer à nouveau le championnat. Cette décision nous émeut et nous fait mal», a-t-il affirmé, estimant que des discussions ont été entamées mais l’ont été bien après puisqu’à ses yeux, ce sont ces démarches qui devaient prévaloir avant de prendre cette décision. C’est d’ailleurs ce qui avait poussé le président du comité des supporters du Stade à rendre sa démission.
Les supporters estiment que les autorités fédérales ont mis la charrue avant les bœufs pour un règlement du problème. Saliou Samb a alors affirmé que son club «n’a aucun problème avec l’Us Ouakam mais n’est pas dans les dispositions de jouer contre cette équipe». Il n’a pas manqué de révéler les noms de «bonnes volontés» qui ont entrepris des démarches pour un rapprochement entre les parties afin de permettre aux formations mbouroises d’accueillir l’Uso. Ce qui est impossible à l’état actuel des choses, selon M. Samb. Et dans ces conditions, il estime que le préfet de Mbour a bien fait d’interdire le match qui devait opposer Diambars à l’Us Ouakam ; une rencontre qui a été délocalisée à Fatick avant que le préfet de cette localité ne prenne ensuite la décision de l’interdire.
O. POUYE – Le Soleil