En marge d’un panel sur le financement du secteur des transports aériens, en Afrique, au deuxième jour du Africa Ceo forum, à Abidjan, la Banque africaine de développement (Bad) a magnifié l’exemple de réussite de son partenariat avec le Sénégal, dans la réalisation de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd). Toutefois, les États sont invités à lever des contraintes liées à la cherté des taxes et des redevances.
Le Vice-président du secteur privé, de l’infrastructure et de l’industrialisation de la Banque africaine de développement (Bad), Pierre Guislan, s’est réjoui du partenariat entre son institution et l’Etat du Sénégal dans le financement de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd). «L’Aibd est une grande réalisation dont nous sommes fiers d’avoir contribué à son financement. C’est une initiative que nous avons jugée pertinente. Le fait d’instituer une gestion privée par l’État du Sénégal est une bonne stratégie», s’est félicité M. Guislain, lors du panel sur les transports aériens en Afrique qui a réuni des experts de l’aviation. «Dans l’exploitation de l’Aibd, le privé (Ndr : Le consortium turc Summa-Limak) qui noue un partenariat avec le Sénégal, va chercher à optimiser son investissement, faire venir des transporteurs aériens et démarcher la place de Dakar comme destination pour les compagnies aériennes», a expliqué Pierre Guislain. A son avis, le fait d’avoir un opérateur privé en charge de la gestion de la plateforme aéroportuaire est un signe positif de dynamisme. Il estime que le Sénégal a «très bien» fait d’avoir opté pour une gestion privée. «A la Bad, nous sommes prêts à appuyer d’autres partenariats public privé (Ppp) à l’image de ce que nous avons réussi au Sénégal avec l’Aibd. Actuellement, nous examinons le financement de Ppp dans plusieurs aéroports en Afrique», a confié Pierre Guislain, sans donner de détails sur les pays concernés.
Dans le financement de l’Aibd, la Banque africaine de développement (Bad) avait octroyé, au Sénégal, un prêt de 70 millions d’euros et elle a joué un rôle clé dans la mobilisation des financements et dans la coordination des prêteurs. A l’échelle continentale, le Vice-président du secteur privé, de l’infrastructure et de l’industrialisation de la Bad note que le marché des transports ariens en Afrique est en croissance et offre d’énormes opportunités. Pour lui, les États doivent voir comment mieux exploiter ce marché afin de lui permettre de devenir plus dynamique.
A ce titre, il juge nécessaire de lever les contraintes auxquelles font face des entreprises de transport aérien. Il invite également les États à jouer un rôle de facilitateur plutôt d’être acteurs directs dans le secteur. M. Guislain trouve aussi pertinent de réduire la pression fiscale en particulier les redevances aéroportuaires. «Il faut mettre en place toute les conditions favorables visant à faire venir des passagers en taxant, de manière raisonnable, le secteur privé», a conseillé M. Guislain. L’avenir, selon lui, c’est de créer un réseau dynamique d’aéroports.
Le directeur général d’Air Côte d’Ivoire, René Decurey a plaidé pour la promotion des Ppp dans la réalisation des plateformes aéroportuaires en Afrique. A son avis, le secteur privé se montre toujours disponible à accompagner les États dans la réalisation des infrastructures aéroportuaires. « Nous estimons nécessaire de miser sur les Ppp qui font partie des instruments de financement des infrastructures de transports aériens en Afrique et un moyen de dynamiser davantage ce secteur», a dit le patron de la compagnie ivoirienne. Il soutient que les États gagneront à adopter ce type de partenariat qui permet de construire des aéroports financièrement viables et économiquement rentables. Cependant, il invite les compagnies aériennes à coopérer davantage avec les aéroports, les sociétés d’assistance pour rendre le marché plus attractif.
source : Le Soleil