Entrée en vigueur de l’Eco : Des intellectuels africains exigent plus de débat

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Legs-Africa a échangé sur les enjeux des réformes du FCfa pour exiger un débat plus vaste sur la question de la monnaie. La création de la monnaie, découvre-t-on, doit être de l’apanage de l’Etat qui doit maîtriser sa politique monétaire, décidé en fonction de ses moyens, de ses politiques économiques, suivant ses ambitions et réalités économiques.

Elimane H. KANE - Président de l'association Legs-Africa
Elimane H. KANE – Président de l’association Legs-Africa

Le refus de troquer l’avenir de certains africains, ayant comme monnaie le FCfa est engagé par un collectif, constitué de plus de 50 intellectuels. Conscients de la maîtrise des enjeux et de la perte de la souveraineté, ils exigent un vaste débat avec les populations avant s’engager dans un terrain sinueux, profitable à la France.

« Les Chefs d’Etats des pays membres de l’Union lors d’une réunion avaient annoncé l’entrée en vigueur de la nouvelle monnaie Eco. Nous sommes membres d’un collectif de plus 50 intellectuels africains. Et, nous avions publié une déclaration le 6 janvier dernier sur ces réformes pour exiger plus de débats », a expliqué le coordonnateur Legs Africa, Elimane Kane.

Ainsi, il précise que la question de la monnaie n’est pas seulement quelque chose d’écrite. Et, la prise d’une décision aussi, importante doit préalablement, être entourée de toute une technicité. La monnaie, insiste-t-il, est d’abord, une politique fondamentale. Mais, l’Etat doit prendre en compte la souveraineté. « La création de la monnaie doit être de l’apanage de l’Etat qui doit maîtriser sa politique monétaire, décider en fonction de de ses moyens, de ses politiques économiques, suivant ses ambitions et réalités économiques », retient-il.

Le coordonnateur de Legs-Africa a signalé les pays qui disposent de leurs propres monnaies peuvent s’endetter autant qu’ils veulent. Alors que, les autres qui n’en disent pas vont payer chers. « La souveraineté veut dire que nous devons avoir la maîtrise sur les politiques économiques monétaires. Il faut qu’on arrête d’infantiliser les peuples africains. Nous savons ce qui est bon pour nous. Il est temps qu’on décide par nous-mêmes », a-t-il revendiqué.

L’éco, renseigne-t-il, c’est une monnaie que la Cedeao veut avoir pour elle-même. Et, sur cette base, il est possible de dire que la Cedeao veut reprendre son autonomie. Mais, la souveraineté dépendra de l’organisation de cette monnaie. « La sortie d’Ouattara et de Macron est en déphasage avec ce qui a été décidé au niveau de la Cedeao. Si, on enlève le symbole, le fait de déposer au trésor français ou également la présence des français dans l’administration des instances de décision dérange. La France toujours garant de cette monnaie, arrimée à l’Euro est un choix insensé », conteste-il.

Legs-Africa relève que le FCfa n’a jamais été garantie par la France. Mais, par les réserves que l’Uemoa dépose au niveau du trésor français. « C’est à un pays de garantir sa monnaie. C’est ça la souveraineté », a conclu Elimane Kane.

source : Leral

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