Ce jeudi 6 février le Conseil d’administration de Crédit Suisse a pris note et accepté la démission de son directeur général Tidjane Thiam.
Urs Rohner, le président de la 2e banque de Suisse, a loué le travail accompli par M. Thiam depuis son arrivée à Zurich, en 2015 : « C’est grâce à lui que la banque est de nouveau solide et a renoué avec les bénéfices ».
En effet, Tidjane Thiam avait été appelé pour redresser la situation du groupe, en grande difficulté. Quatre ans plus tard, il laisse un établissement sain et de nouveau dans les grâces des investisseurs. « Il a énormément contribué au développement de Crédit Suisse », a déclaré M. Rohner.
Au-delà de ces amabilités de convenance, la relation entre le directeur général et le président de la banque étaient devenues exécrables, à tel point que les médias helvétiques se demandaient lequel des deux allait jeter l’éponge. Tidjane Thiam était soutenu par d’importants actionnaires de la banque qui souhaitaient le voir poursuivre son travail de modernisation. Finalement, c’est le président, très représentatif du microcosme bancaire zurichois, qui a eu gain de cause.
Le détonateur de ce conflit a été « l’affaire des filatures ». Il était reproché à Crédit Suisse d’avoir espionné, via des détectives privés, d’anciens hauts cadres de la banque. Tidjane Thiam a toujours assuré qu’il n’avait jamais été informé de ces pratiques.
La liberté retrouvée de Tidjane Thiam ne devrait pas manquer de relancer les spéculations sur son avenir, notamment dans le contexte politique ivoirien actuel où il compte de nombreux admirateurs.