« Quelques dizaines » de Français vont être rapatriés de la zone la plus touchée par l’épidémie et seront mis en quarantaine dans un lieu encore à déterminer.
Environ 500 passagers ont débarqué, mercredi 19 février, du paquebot Diamond Princess, en quarantaine au Japon pour cause de contamination au SARS-CoV-2, le virus qui a déjà fait plus de 2 100 morts en Chine. Du côté de l’Hexagone, « quelques dizaines » de Français vont être rapatriés en fin de semaine de Chine, de la zone la plus touchée par l’épidémie, et seront mis en quarantaine dans un lieu encore à déterminer, a annoncé mercredi le directeur général de la santé, Jérôme Salomon.
Nouveau rapatriement pour « quelques dizaines » de Français
Ce quatrième vol de rapatriement est attendu vendredi et l’hébergement des rapatriés, « dans un village de vacances, est en cours d’organisation », a déclaré le numéro 2 du ministère de la santé lors d’une conférence de presse. « Comme pour les trois premiers vols, il ne s’agit que de personnes ne présentant aucun symptôme, il y aura à bord une équipe d’assistance médicale », a-t-il ajouté. Ces rapatriés seront confinés pendant quatorze jours et testés deux fois pour s’assurer qu’ils ne sont pas infectés.
L’objectif des autorités sanitaires est de « répliquer un peu ce qui avait très bien fonctionné à Carry-le-Rouet, avec des conditions d’hébergement très agréables… mais ce ne sera pas à Carry-le-Rouet », en raison du nombre moins important de personnes, a précisé le professeur Salomon. Les détails sur le lieu et l’heure d’arrivée de ce vol seront communiqués jeudi.
« L’idée est de rapatrier des personnes qui sont encore en zone rouge », c’est-à-dire dans la zone épicentre de l’épidémie, a-t-il dit. Le berceau de l’épidémie est la province du Hubei et sa capitale, Wuhan. Aucun nouveau cas d’infection au coronavirus n’a été découvert sur le territoire français, le bilan restant inchangé avec 12 cas confirmés (quatre hospitalisations sans signes de gravité, sept guéris et un décès).
De même, le bilan reste inchangé pour les quatre Français à bord du paquebot Diamond Princess placé en quarantaine au Japon : trois passagers ont été testés positifs et sont hospitalisés, mais « ne présentent quasiment pas de symptômes », a rapporté Jérôme Salomon. Le quatrième Français est un membre de l’équipage qui n’a pas contracté la maladie et « poursuit son travail » à bord.
Deux passagers du « Diamond Princess » sont morts
Deux passagers du navire de croisière « Diamond Princess » qui étaient infectés par le coronavirus sont décédés, a rapporté jeudi la télévision publique japonaise NHK, précisant qu’il s’agissait d’un homme et d’une femme octogénaires.
Cela porte à huit le nombre de décès liés au virus hors de Chine continentale, où l’épidémie s’est déclarée. Des centaines de passagers du bateau ont par ailleurs été autorisés par les autorités japonaises à débarquer graduellement mercredi. Il représente le plus important foyer de contamination hors de Chine continentale, avec 621 cas confirmés, dont 79 ont été identifiés mercredi. Le « Diamond Princess » transportait initialement quelque 3 700 passagers et membres d’équipage. La plupart des personnes contaminées avaient été préalablement transférées dans des hôpitaux.
Le navire du croisiériste américain Carnival Corp a été placé en quarantaine à son arrivée à Yokohama, le 3 février, après la confirmation de la contamination d’un passager débarqué à Hong Kong.
Cette inquiétude liée au virus touche aussi la Russie, où aucun ressortissant chinois ne pourra entrer à partir de jeudi, point d’orgue des mesures sanitaires prises contre le nouveau coronavirus, malgré le coût économique pour le tourisme et les régions frontalières. Annoncée mardi soir par un décret laconique, cette décision aboutit à durcir davantage le régime déjà très strict destiné à empêcher la propagation du SARS-CoV-2.
Officiellement, la Russie n’a plus de malades du Covid-19 sur son territoire depuis la sortie de l’hôpital, la semaine dernière, des deux seuls patients, des ressortissants chinois. Moscou avait déjà fermé ses quelque 4 250 km de frontières avec la Chine, coupé les liaisons ferroviaires de passagers et restreint le nombre des vols vers des villes chinoises.
A Sihanoukville, dans le sud du Cambodge, plusieurs dizaines de touristes d’un autre navire de croisière à quai ont débarqué mercredi. Ils étaient jusqu’ici bloqués après qu’on eut découvert qu’une passagère débarquée auparavant était porteuse du coronavirus. Ils ont tous été testés négatifs au virus.
Plus de 1 200 passagers avaient été autorisés à débarquer la semaine dernière, accueillis pour certains par Hun Sen en personne, le premier ministre cambodgien, à grand renfort de fleurs et d’accolades.
Plus de 2 100 morts en Chine, l’Iran annonce deux morts
En Chine, d’où est parti le virus, le bilan dépasse 2 100 morts, avec plus de 74 000 personnes infectées. Le territoire semi-autonome de Hongkong a constaté un deuxième décès et l’Iran a annoncé deux morts. Malgré l’ampleur de ces chiffres, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est félicitée mercredi au Caire des « énormes progrès » effectués dans la gestion de l’épidémie.
« Nous avons fait d’énormes progrès en peu de temps », a affirmé le directeur des mesures d’urgence en Méditerranée orientale, Richard Brennan, lors d’une conférence de presse du bureau régional de l’OMS en Egypte. « On arrive à diagnostiquer le virus partout maintenant » et des « systèmes sanitaires efficaces » ont été mis en place, s’est félicité de son côté le directeur régional de l’OMS Ahmed Al-Mandhari. Toutefois, il est « encore trop tôt pour dire que le virus a été endigué », a nuancé le docteur Brennan.
source : Le Monde