Hillary Clinton en a assez de voir le président comparer le Covid-19 à une simple grippe ou vouloir rapidement en finir avec les mesures de confinement pour relancer l’économie.
ÉTATS-UNIS – Alors que les contaminations et décès liés au coronavirus s’accélèrent fortement outre-Atlantique, la gestion de la crise par le président américain commence sérieusement à en inquiéter plus d’un.
Ce mardi 24 mars, Donald Trump a encore répété qu’il était impatient d’en finir avec les mesures de confinement qui frappent l’économie du pays et annoncé qu’il tablait sur la mi-avril pour que les États-Unis se relancent à plein moteur. Avant de se remettre à comparer le Covid-19 à une grippe classique.
Une nouvelle sortie qui notamment agacé l’ancienne candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton. Sur Twitter, l’ex-Secrétaire d’État et sénatrice de New York n’y est pas allé par quatre chemins pour rappeler les déboires de Donald Trump face à la science et supplié les Américains de ne pas l’écouter.
“Je vous en prie, n’écoutez pas les conseils médicaux provenant d’un homme qui regarde les éclipses solaires à l’oeil nu”, a ironisé Clinton dans un message qui, en quelques heures, a été partagé et liké plus de deux millions de fois.
La démocrate fait ici référence à l’éclipse du 21 août 2017, pendant laquelle Donald Trump était sorti sur un des balcons de la Maison Blanche avec sa femme Melania et son fils Baron pour admirer le spectacle. Contrairement au reste de sa famille, le président avait alors fait la seule chose à ne surtout pas faire: lever les yeux au ciel sans les lunettes de protection indispensables.
Un instant qui avait été capturé par de nombreux photographes et qui avait valu un déluge de moqueries à Donald Trump.
Bientôt le nouvel épicentre ?
Ce mardi 24 mars, Donald Trump a recommencé à minimiser l’ampleur de la pandémie en revenant sur la grippe classique ou sur le nombre de morts sur la route. “On perd des milliers et des milliers de personnes chaque année à cause de la grippe, et on ne met pas le pays à l’arrêt”.
“On peut détruire un pays en le fermant de cette façon”, a-t-il estimé, ajoutant qu’une “grave récession ou une dépression” pourraient faire plus de morts que l’épidémie, notamment si la crise économique devait entraîner “des suicides par milliers”. “Le remède ne peut pas être pire que le mal”, a-t-il répété une nouvelle fois alors que 40% de la population américaine est confinée chez elle ou sur le point de l’être, les restrictions variant en fonction des États en l’absence de mesures nationales.
L’Organisation mondiale de la santé a pourtant d’ailleurs prévenu mardi que les États-Unis pourraient bientôt dépasser l’Europe et devenir le nouvel épicentre mondial de la pandémie.
“Nous constatons une très forte accélération du nombre de cas aux États-Unis”, a expliqué une porte-parole de l’organisation. Le pays enregistrait mardi 600 morts et plus de 50.000 cas officiellement déclarés de Covid-19, selon le comptage de l’université Johns Hopkins, qui fait référence.
Cela en fait désormais le troisième pays en nombre de cas recensés, derrière la Chine et l’Italie, avec un épicentre américain à New York, où sont enregistrés la majorité des décès et où le pire devrait arriver “d’ici 14 à 21 jours”, selon son gouverneur Andrew Cuomo qui ne cesse de réclamer au gouvernement fédéral du matériel médical, à commencer par des respirateurs par milliers.