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Face à l’aggravation de la crise aux États-Unis, plusieurs gouverneurs, maires et hauts responsables américains, au cœur de la lutte contre la pandémie, ont demandé dimanche à Donald Trump d’accroître l’aide fédérale, qu’ils jugent insuffisante. Les hôpitaux du pays manquent notamment de masques et d’équipements pour faire face au coronavirus, qui a tué 100 personnes dans le pays en vingt-quatre heures.
“Si le président n’agit pas, des personnes qui auraient pu vivre vont mourir.” L’appel au secours lancé dimanche 22 mars par le maire de New York, Bill de Blasio, est représentatif du sentiment d’inquiétude qui prévaut ces derniers jours aux États-Unis.
“Plusieurs gouverneurs, maires et responsables sanitaires qui sont désormais confrontés à un nombre croissant de patients gravement malades ont fait savoir dimanche qu’ils n’avaient pas reçu suffisamment d’aide de la part des autorités fédérales”, rapporte Politico. Ils n’ont par exemple pas “assez de masques et d’équipements d’urgence”, alors que les fonctionnaires de l’administration fédérale affirment leur en avoir déjà envoyé.
“Nous avons désespérément besoin d’aide”, a insisté le gouverneur du New Jersey, Phil Murphy, lors d’une interview à ABC.
New York, “épicentre de la pandémie”
Alors que plus d’un tiers des Américains sont désormais soumis à un degré différent de confinement, la crise s’est aggravée dimanche aux États-Unis, avec pour la première fois plus de 100 décès en vingt-quatre heures, portant le bilan total à plus de 410 morts et au moins 33 000 personnes infectées, rapporte CNN.
“Trois mois après la découverte de son premier cas, la région de New York” a tout particulièrement “franchi une étape alarmante dimanche”, puisqu’elle compte désormais environ “5 % des cas confirmés dans le monde, ce qui en fait un épicentre de la pandémie mondiale”, note le New York Times.
Réagissant à l’appel des gouverneurs et des maires, Donald Trump a dans un premier temps moqué leurs doléances. Ils “ne devraient pas blâmer le gouvernement fédéral de leurs propres fautes”, a ironisé le président américain sur Twitter.
“Pas de plan cohérent ou effectif pour faire face à la crise”
Le locataire de la Maison-Blanche a néanmoins brusquement “changé de ton” dimanche soir, lors d’une conférence de presse, note le Washington Post. Il a annoncé avoir “ordonné” à l’Agence fédérale de gestion des situations d’urgence (Fema) de monter des centres fédéraux de médecine d’urgence, avec 1 000 lits dans l’État de New York, le plus touché, 2 000 lits en Californie et 1 000 lits dans l’État de Washington.
Donald Trump a néanmoins rejeté dimanche les appels des gouverneurs et des hôpitaux l’enjoignant à utiliser le Defense Production Act, un texte datant de la guerre froide qui autorise le président américain à augmenter la production de certains produits afin d’assurer la sécurité intérieure, rapporte The Hill.
“Le fossé croissant entre la Maison-Blanche et les responsables locaux” a un peu plus mis en évidence, dimanche, “l’inquiétude des villes, des États et du Congrès”, note le Washington Post. Ceux-ci “estiment que Trump n’a pas de plan cohérent ou effectif capable de mobiliser les entités publiques et privées pour faire face à une crise qui pourrait bientôt pousser le système de santé de la nation au bord de l’effondrement”.
Dimanche, malgré d’intenses négociations, la Maison-Blanche, les républicains et les démocrates du Congrès ne sont pas parvenus de leur côté à trouver un accord sur un plan de soutien massif à l’économie. “Les marchés vont plonger demain, et les économies de millions d’Américains avec”, a prédit le sénateur républicain John Cornyn, après l’échec surprise du vote de procédure.