De nombreux patients atteints d’une forme grave du virus sont des hommes. Une récente étude s’est penchée sur la question et a peut-être trouvé une explication.
Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, de nombreuses données confirment une tendance : les hommes sont davantage touchés que les femmes. Les chercheurs veulent savoir pourquoi. Sur le site médical MedRix, comme le rapporte Pourquoi docteur, une étude avance un argument.
Pour cette recherche, 48 hommes et 20 femmes infectés par le coronavirus ont été suivis par un oncologue et sa mère, microbiologiste. Selon les deux scientifiques, le virus resterait plus longtemps chez les hommes que chez les femmes. Pour eux, l’explication se trouve…dans les testicules. En effet, le virus pourrait se fixer aux cellules qui expriment la protéine ACE2 qui se retrouve, en grande quantité, dans les testicules. C’est donc là que le virus pourrait s’installer. À savoir que le tissu ovarien n’en contient, lui, quasiment pas.
Des résultats décriés
Pour le moment, cette étude a seulement été pré-publiée sur le site médical, les résultats sont contestés par de nombreux scientifiques, à l’image de Ian Jones, professeur de virologie de l’université de Reading (Royaume-Uni) cité par Pourquoi docteur. Il rappelle que le virus, avant d’arriver aux testicules, doit d’abord voyager dans la circulation sanguine. “Ce n’est généralement pas ce que font les coronavirus”, qui se localisent surtout dans les voies respiratoires, rappelle le médecin. Pour justifier le plus grand nombre de cas chez les hommes, lui avance une autre hypothèse : “Peut-être parce qu’ils ne possèdent qu’un seul chromosome X”.
Autre sceptique : Jonathan Ball, professeur de virologie moléculaire à l’université de Nottingham (Royaume-Uni). Lui précise qu’aucune trace du virus n’avait été trouvée dans le sperme des patients d’après une nouvelle étude. Cela suggérerait que “le tractus génital masculin n’est pas un réservoir important pour le virus”. Le Pr Ball précise que cette deuxième étude n’a pas non plus été relue par la communauté scientifique.
Depuis le début de l’épidémie, environ trois fois plus d’hommes que de femmes sont traités pour des formes graves de la maladie, rappelle le HuffPost. Une différence qui pourrait être expliquée par la sur-représentation des hommes dans les patients atteints de diabète ou d’hypertension artérielle. D’autres études sont nécessaires pour faire un lien entre l’apparition du virus et le sexe des patients.