« Parce que cette période doit rassembler les énergies, les expériences et les compétences, les instances signataires ont décidé d’associer leurs forces au service de la population, des élus et de l’économie locale« , explique la nouvelle alliance, précisant que l’initiative est ouverte aux autres professionnels de l’immobilier et de l’urbanisme du grand Paris.
Dématérialisation de l’instruction des demandes d’urbanisme
C’est donc d’abord pour faire face à la crise et aux « difficultés de mise en œuvre de la chaîne de l’immobilier » en cette période confinée que les professionnels ont décidé de se rassembler, explique Bertrand Savouré. Si l’Apui a vocation à permettre à ces métiers de « faire des propositions aux pouvoirs publics pour améliorer la fluidité du marché de l’immobilier et du logement« , c’est, d’abord pour palier à l’urgence en faisant « des propositions en matière d’instruction des dossiers« , qu’ils ont convoqué la presse, ce 5 mai.
La première demande que formule l’Apui-GP est effectivement celle de « la digitalisation et dématérialisation de l’instruction des dossiers« , explique Marc Villand, président de la FPI IDF. Et pour cause : « Les professionnels de l’immobilier ont fait d’énormes efforts pour être au rendez-vous de la dématérialisation. Les notaires ont fait un effort important également, pour s’équiper. Le grand absent de la digitalisation, ce sont les collectivités, avec environ 10% équipées à ce jour. La loi Elan demande aux villes de digitaliser les procédures au 1er janvier 2022. Pourquoi ne le ferions-nous pas pour fin 2020 ?« .
En ligne de mire, « l’autre crise, écologique et sociale »
« Il ne faut pas qu’il y ait de rupture de la chaîne, notamment quand les architectes auront fini les études qu’ils sont en train de faire« , renchérit Christine Leconte, présidente du Croaif. « Pour cela il faut que les collectivités s’équipent rapidement pour instruire les dossiers de manière dématérialisée. Ce groupement peut leur faire un retour d’expérience, de manière à éviter les écueils, puisque nous l’avons faite, cette dématérialisation« .
Quant aux « modalités de relance de la dynamique du Grand Paris, en matière de logement, d’aménagement et de transition écologique« , l’autre sujet que souhaitent aborder les quatre organisations professionnelles, le groupement formulera rapidement des propositions. Pour Christine Leconte, cette crise est bien l’occasion de se préparer à « l’autre crise que nous avons en ligne de mire : la crise écologique et sociale ». « Nous avons une capacité à se fixer des paliers plus haut et aller plus loin. Seul le dialogue entre acteurs peut permettre de repenser le modèle, en faisant bouger les curseurs au sein même de nos professions, et en mettant de la bienveillance entre nos métiers« .